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Au sortir de la réunion avec les maires de l’île, hier, au palais de La Source, le préfet a décidé de prolonger l’interdiction de la pratique des sports collectifs et de combats, au moins jusqu’à la fin septembre.
Le passage du département en zone rouge n’augurait rien de bon. Les cris du cœur des présidents des associations sportives, ligues et comités n’ont pas été entendus. Leur plan méticuleux n’a pas été pris en considération, au même titre que la comparaison avec l’Hexagone, où les activités sportives ont repris leur place. La relance du sport collectif et de combats n’est pas pour maintenant chez nous.
“C’est toujours suspendu, confirme Serge Hoarau, président de l’association des maires après plusieurs heures d’échanges en compagnie de ses collègues premiers magistrats, de la directrice de l’ARS, du président du Département et du préfet. L’arrêté préfectoral va être prolongé, au moins jusqu’à la fin du mois.”
Si les sites vont rouvrir pour certains, au bon vouloir des municipalités, cela signifie pas de compétition, pas d’entraînement : “Le virus circule, on est en zone active. Nous ne sommes pas dans la même situation qu’en métropole. On rentre dans notre première vague”, recadre Serge Hoarau.
La modélisation de la situation sanitaire par l’Institut Pasteur, prévoyant le pic de l’épidémie en décembre dans l’île, n’a pas arrangé les affaires sportives, plus que jamais à l’arrêt. “Pas tous, nuance le maire de la Petite-Île. Les sports individuels ne posent pas de problèmes. Les sites ne sont pas fermés. On peut toujours courir.”
Le foot “sous le choc”
Mais avec quelles perspectives ? C’est là où le bât blesse comme l’explique Daniel Blondy, le président du Comité régional de rugby. “On ne peut pas s’entraîner pour s’entraîner, qui plus est en n’ayant aucune assurance de déboucher sur une échéance.”
L’homme fort de l’instance locale de l’ovalie ne cache pas sa déception à devoir expliquer aux jeunes licenciés la raison pour laquelle ils sont privés de leur passion. “On pensait vraiment avoir une bonne nouvelle tant tout était calé à notre niveau. Or, on revient au stade 3 du déconfinement avec un entraînement sans ballon. On ne fait pas de l’athlétisme. On va se donner un peu de temps pour voir ce qu’on peut proposer au préfet et au maire.”
Le constat est similaire chez le sport-roi, le seul sport collectif à avoir renoué avec les compétitions depuis la sortie du confinement. En réunion de comité directeur de la Ligue, dans l’Est de l’île, lorsqu’il a pris connaissance de la nouvelle, Yves Ethève se dit “sous le choc. On prend acte, mais c’est un mauvais coup porté aux sports collectifs. Le tribu payé par le foot n’est pas en concordance avec les réalités du problème.”
Stoppé en plein vol le 21 août au bout de cinq semaines “exemplaires en terme d’organisation” pour reprendre les propos du président de la LRF, le foot péi avait mijoté un redémarrage au 20 septembre. “Tout était prêt. Tout le monde avait hâte de renouer avec leur passion. La déception est immense avec cette sentence ignorant totalement les valeurs du sport et du foot. On va se rapprocher de notre Fédération, de la LFA (ligue football amateur) pour savoir ce qu’ils peuvent nous conseiller.”
S’il y a relance en octobre, la Ligue n’aura plus le choix de déborder la saison 2020 sur l’année 2021. Cette option est déjà dans les tiroirs, mais encore faut-il qu’elle puisse être appliquée.
L’incompréhension
Au niveau des sports de combat, arrêtés depuis mars, la raison a également du mal à prendre le pas sur l’incompréhension. “Il faut qu’on prenne des mesures drastiques pour protéger nos aînés et les personnes dites fragiles, confie Raymond Gévia, sélectionneur de la Ligue de boxe. C’est dans l’intérêt général. Ce qui me gêne en revanche, c’est qu’on nous demande de limiter les rassemblements à moins de dix personnes dans les espaces ouverts, alors qu’on autorise des manifestations réunissant des centaines de milliers de personnes.”
L’ancien grand champion évoque aujourd’hui une catastrophe pour son sport. “Tout le travail effectué en un mois pour préparer nos athlètes aux échéances locales et nationales, est tombé à l’eau. On nous dit qu’on peut toujours s’entraîner physiquement. Sauf qu’en sport de combat, c’est l’opposition qu’on travaille. On est vraiment malheureux”, souffle Gévia.
Si l’interdiction des compétitions en cette période de crise sanitaire peut être comprise, l’interdiction de pratiquer son sport favori l’est beaucoup moins. À croire que le sport et la santé ne sont désormais plus associés.
Mickaël Payet
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