« Ce qui est bon pour Trump ne l’est pas forcément pour le Parti républicain »

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Tribune. Tous les sondages, aussi bien au niveau national qu’au niveau des Etats « charnières » (« Swing States ») indiquent, en cette fin d’été, que Donald Trump risque de perdre sa réélection. Que cette tendance soit, ou pas, confirmée dans les urnes en novembre, le Parti républicain se doit d’ores et déjà de penser l’après-Trump. La participation de plusieurs responsables républicains à la convention démocrate, même si elle ne signifie sans doute pas grand-chose en termes électoraux, n’en reste pas moins un symbole de l’état calamiteux du Grand Old Party (GOP) après quatre ans de présidence Trump.

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L’essentiel du parti semble avoir fait le dos rond, en attendant que l’orage passe. Néanmoins, la tempête a laissé des traces. La pusillanimité dont l’establishment du parti a fait preuve depuis 2016 a permis à Trump de pulvériser les normes tacites du débat politique et de brouiller aussi bien l’image que l’identité du Parti républicain. Quel a été l’impact de Trump sur le parti de Lincoln ? Le trumpisme est-il un simple moment, une aberration temporaire ou une trajectoire à plus long terme pour le parti ? Le trumpisme va-t-il survivre à Trump ?

Deux réponses sont possibles. Dans le premier scénario, l’actuel moment trumpiste serait, pour les républicains, l’équivalent de la radicalisation à gauche que le Parti démocrate a connue dans les années 1980. Ecrasés à trois reprises (1980, 1984, 1988) par des républicains en pleine ascension avec Reagan, les démocrates se réorientèrent au centre et les « nouveaux démocrates » de Bill Clinton l’emportèrent. Un mouvement similaire de recentrage du Parti républicain est peut-être en train de se dessiner autour de gouverneurs modérés comme Larry Hogan (Maryland), Charlie Baker (Massachusetts), Phil Scott (Vermont), du Lincoln Project ou des Republican Voters Against Trump. Une défaite de Trump serait le signal qu’attendent ces groupes pour réorienter le parti en constatant l’impasse électorale du trumpisme.

Surenchère droitière

Néanmoins, c’est le second scénario qui reste à l’heure actuelle le plus probable car il s’inscrit dans des tendances à long terme : le parti est engagé, depuis les années 1990, dans une logique de surenchère droitière et de cannibalisation par ses éléments les plus extrêmes, ce que le Tea Party a bien montré sous Obama et ce que Trump, à sa façon, représente et accélère. Il occupe ainsi l’espace politique à droite à tel point que 9 électeurs républicains sur 10 continuent de lui exprimer leur soutien. Surtout, et à la différence des démocrates des années 1980, les républicains ne sont pas confrontés à un choix entre modération et radicalisation. Ils font face à la désagrégation du conservatisme reaganien dans une politique de la nostalgie faite de dénonciations, de colère, voire de ressentiment, mais dépourvue de toute cohérence idéologique.

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