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En 2016, un an après le couronnement de l’essayiste et écrivain Ta-Nehisi Coates, un autre intellectuel africain-américain quasiment inconnu recevait le prestigieux National Book Award. Ibram X. Kendi avait tout juste 34 ans et son premier livre, Stamped from the Beginning (que l’on pourrait traduire par « Condamnés d’office ») venait de paraître.
Dans le sillage des assassinats de Trayvon Martin et Michael Brown, de la naissance du mouvement Black Lives Matter et de la fin de la présidence de Barack Obama, l’Amérique tentait, une fois encore, de comprendre les origines et les ressorts de ses inégalités raciales. Le docteur Kendi, professeur multi-diplômé en histoire africaine-américaine, appliquait au racisme endémique sa méthode à la fois ultra-renseignée (son livre était sous-titré « Une histoire définitive des idées racistes aux États-Unis ») et résolument militante.
Manuel de radicalité militante
Son second livre, Comment devenir antiraciste qui paraît cette semaine en français aux éditions Alisio, et qui s’est déjà écoulé à un million d’exemplaires en anglais depuis sa sortie en août 2019 est un manuel de radicalité militante. Articulé en entrées thématiques (« Couleur », « Genre », « Comportement », « Pouvoir »…), l’essai indique, dans chaque domaine, la marche à suivre pour agir de manière « antiraciste ».
« L’individu “aveugle à la couleur”, en refusant de voir la race, ne voit pas le racisme et tombe dans une passivité raciste », écrit-il en introduction de son manuel.
« Un problème aussi extrême que le racisme exige des solutions extrêmes et radicales », nous a-t-il confié la semaine dernière depuis Boston, où il vit avec son épouse et leurs deux enfants. Depuis mai dernier, alors que le pays entier se divise et que la gauche se mobilise à la suite de la mort de George Floyd, le nom d’Ibram X. Kendi est sur toutes les lèvres : ses deux livres se côtoient au sommet de la liste des meilleures ventes du New York Times, et la romancière ZZ Packer le qualifiait, en août dernier, dans les colonnes du magazine GQ, de « gourou antiraciste de notre époque ».
Passivité raciste
S’il refuse de commenter le terme, Kendi est, avec son regard sage, ses longues dreadlocks, et sa voix grave et posée, un chercheur qui assume à fond son engagement. « L’individu “aveugle à la couleur”, en refusant de voir la race, ne voit pas le racisme et tombe dans une passivité raciste », pose-t-il en introduction.
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