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Un tribunal russe a condamné un ressortissant danois, membre du mouvement religieux, à six ans de prison pour participation à une « organisation extrémiste ». Plus d’une centaine d’autres croyants sont poursuivis sur tout le territoire.
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Après dix mois de procès, le tribunal d’Orel, une petite ville située à 360 kilomètres au sud-ouest de Moscou, a rendu son verdict : six ans de prison pour « activités dans une organisation extrémiste ». Dennis Christensen, un ressortissant danois de 46 ans, est ainsi devenu, mercredi 6 février, le Témoin de Jéhovah le plus lourdement condamné à ce jour depuis la décision prise en 2017 par la Cour suprême de Russie d’interdire le mouvement sur tout le territoire.
Plus d’une centaine de Témoins de Jéhovah sont aujourd’hui poursuivis par la justice russe. « La campagne s’est fortement intensifiée en avril 2018 lorsque des perquisitions et des arrestations ont commencé dans diverses régions du pays. Beaucoup de croyants sont accusés dans des affaires pénales et ont été placés en détention », souligne l’organisation russe pour la défense des droits de l’homme Memorial, qui a dressé une liste, non exhaustive, de 81 femmes et hommes condamnés dans ce cadre à des degrés divers, ou en attente de jugement. Certains encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement, selon le code pénal russe.
Memorial les considère comme des prisonniers politiques « persécutés pour leur foi ». « Les accusations, fondées uniquement sur le fait que certaines personnes sont des croyants, sont discriminatoires et violent les normes juridiques internationales, précise l’organisation. L’arrêt de la Cour suprême n’a aucune base légale et est contraire à l’article 28 de la Constitution de la Fédération de Russie qui garantit le droit à la liberté de conscience et de religion ». La question est particulièrement sensible après les persécutions religieuses du temps soviétique. Redevenue toute puissante, l’Eglise orthodoxe russe considère pour sa part les Témoins de Jéhovah comme une secte.
« Harcèlement et persécution »
Dans un communiqué publié à l’issue du procès de Dennis Christensen, l’ONG internationale Human Rights Watch dénonce elle aussi « une violation flagrante des droits de liberté religieuse et d’expression ». « Les agents de la force publique ont effectué des centaines de perquisitions, raids, interrogatoires et autres actes de harcèlement et de persécution, ajoute-t-elle. La dernière vague a eu lieu le 20 janvier à Sakhaline, dans l’Extrême-Orient russe. »
Membre des Témoins de Jéhovah, un mouvement rigoriste fondé au XIXe siècle aux Etats-Unis qui considère prêcher le christianisme des origines, Dennis Christensen avait été arrêté en mai 2017, quelques semaines à peine après la décision de la Cour suprême de Russie de classer comme organisation « extrémiste » le centre administratif religieux, dont dépendaient 395 antennes sur le territoire… Résident depuis 2000, marié à une Russe, le Danois prononçait un sermon devant des fidèles lorsque la police antiémeute l’a interpellé. « Je n’ai commis aucun crime », a-t-il déclaré devant ses juges.
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