Meredith Kopit Levien devient la plus jeune PDG du « New York Times »

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Meredith Kopit Levien, nouvelle PDG du « New York Times », à la conférence MAKERS consacrée à l’émancipation des femmes, le 11 février 2020, à Los Angeles, aux Etats-Unis.

Meredith Kopit Levien prend la tête, mardi 8 septembre, du New York Times et devient, à 49 ans, la plus jeune présidente-directrice générale (PDG) du média américain. Elle est la deuxième femme à occuper un tel poste, après Janet Robinson, PDG du groupe de presse du New York Times, entre 2004 et 2011. Elle remplace Mark Thompson, en place depuis 2012.

C’est lui qui l’avait engagée, en 2013, comme responsable de la publicité, après cinq années chez Forbes Media. Et elle n’a, depuis, cessé de gravir les échelons. Responsable des revenus du groupe en 2015 – gérant, en plus de la publicité, la stratégie commerciale des abonnements payants –, puis chef d’exploitation en 2017. Sa voie était toute tracée, de l’aveu d’Arthur Sulzberger, directeur de la publication, cité dans les colonnes du Financial Times : pour lui, « il s’agissait d’un processus délibéré de succession » à Mark Thompson.

Objectif : 10 millions d’abonnés numériques dans cinq ans

Depuis plusieurs années, Meredith Kopit Levien était en effet devenue l’une « de ses plus proches partenaires », rappelle le Washington Post. Ensemble, ils ont su opérer un virage numérique très maîtrisé : le New York Times peut aujourd’hui se targuer d’avoir près de 4,5 millions d’abonnés numériques, contre 500 000 à l’arrivée de Mark Thompson, il y a huit ans.

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Une stratégie de « journalisme d’abonnement » que la nouvelle PDG entend poursuivre, avec pour objectif affiché d’atteindre les 10 millions d’abonnés numériques d’ici à cinq ans. Alors que son prédécesseur, auparavant directeur général de la British Broadcasting Corporation (BBC), était issu du monde journalistique, Meredith Kopit Levien n’a, elle, jamais été reporter. Chargée de la publicité, elle a cependant effectué l’ensemble de sa carrière dans le domaine des médias et assure, dans une note adressée à son propre journal, qu’à « une période où la presse libre est sous pression, [elle] continuer[a] à investir et à défendre un journalisme indépendant et de qualité, duquel dépendent nos démocraties ».

Meredith Kopit Levien prend néanmoins les rênes du géant médiatique américain à un moment délicat pour tous les titres de presse. Beaucoup accusent des pertes colossales à cause de la crise liée au nouveau coronavirus. Le New York Times enregistre ainsi une baisse de plus de 15 % de ses revenus publicitaires au premier trimestre 2020 et a licencié 68 personnes, principalement au sein du département de la publicité, rapporte CNN Business.

Par ailleurs, le changement de direction intervient alors que le journal – comme ses homologues – couvre des événements inédits et violents liés à la lutte contre le racisme et les violences policières aux Etats-Unis. Cet été déjà, le New York Times se retrouvait au cœur d’une polémique alors que plusieurs de ses journalistes ont profondément désapprouvé un billet d’opinion, signé James Bennet et publié dans le journal, appelant à envoyer l’armée américaine contre les manifestants antiracistes dans la rue.

« Il n’y a personne de meilleur que Meredith »

Autant de défis qui attendent celle qui lisait, adolescente, l’édition dominicale du New York Times à Richmond, en Virginie, où elle a grandi. Après un an de recherches, Mark Thompson est ferme : « Il n’y a personne de meilleur que Meredith. » Et d’ajouter : « J’ai décidé de partir maintenant parce que j’ai atteint tous les objectifs que je m’étais fixés en arrivant et parce que je sais que Meredith est une successeure exceptionnelle qui mènera l’entreprise vers le prochain chapitre de son histoire. »

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Des éloges partagés par Arthur Sulzberger, qui a décrit, dans une note interne, la nouvelle PDG du New York Times comme « une brillante et innovante meneuse ». Le Washington Post retranscrit un autre passage :

« Beaucoup de nos succès les plus importants  la hausse des abonnés, l’innovation de l’entreprise, nos pratiques de travail plus collaboratives  peuvent être attribués à sa vision des choses, sa ténacité, sa capacité à repérer les talents et sa poursuite de résultats. »

Son ancien supérieur chez Forbes Media, Mike Perlis, a confié à Digiday : « Je ne sais pas quand elle dort ; elle le fait sûrement, mais c’est un mystère pour tout le monde. » En parallèle du développement des abonnements numériques, Meredith Kopit Levien a renforcé l’offre en ligne du journal en proposant des contenus éditoriaux novateurs et sponsorisés, comme le site culinaire NYT Cooking.

Avec sa nomination, la nouvelle PDG rejoint les quelques femmes aux commandes de grands groupes de presse américains : Shari Redstone, à la tête de ViacomCBS, Suzanne Scott, PDG de Fox News, ou encore Nancy Dubuc, PDG de Vice Media.

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