L’Espagne face à la résurgence de l’épidémie de Covid-19

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Barcelone, le 28 août 2020.

C’est un triste record. L’Espagne a franchi la barre des 500 000 contaminations dues au coronavirus, lundi 7 septembre. Avec plus de 8 000 cas diagnostiqués par jour et 237 décès recensés en une semaine, c’est à ce stade le pays le plus touché d’Europe par la seconde vague de Covid-19.

Le taux d’incidence du virus – 106 cas pour 100 000 habitants en une semaine – est deux fois plus élevé que celui de la France (55 cas) et sans commune mesure avec le reste de ses voisins européens. Or, cette courbe ascendante commence à se répercuter sur le système de soins, avec près de 8 000 personnes hospitalisées, dont 1 000 en soins intensifs, en particulier dans la région de Madrid où 18 % des lits hospitaliers – et près de 30 % des salles de soins intensifs – sont de nouveau occupés par plus de 2 700 malades du Covid-19. Et où, par prudence, plusieurs hôpitaux ont décidé de reporter, une fois encore, les opérations jugées non urgentes… qui attendaient parfois depuis mars.

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« Nous sommes inquiets de l’état de la santé publique et de l’évolution de l’épidémie à Madrid », a reconnu, le 1er septembre, le président du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez. Il semble loin le mois de juin, quand il assurait, triomphant que le virus avait été « vaincu »…

Lundi, de nouvelles mesures prises par la région de Madrid pour freiner la contagion sont entrées en vigueur, dont l’interdiction des réunions de plus de dix personnes, aussi bien dans l’espace public que privé. Et la colère ou le désespoir affleurent dans une société traumatisée par la virulence de la première vague, qui a déjà supporté l’un des confinements les plus stricts d’Europe – sans pouvoir sortir, pas même une heure par jour, enfants y compris, pour se promener ou faire du sport.

Incohérences

Le port du masque rendu obligatoire dès le mois de mai dans tous les lieux publics clos, mais aussi en extérieur, d’abord quand la distance de sécurité ne pouvait pas être respectée avant d’être imposé progressivement en toutes circonstances en juillet – y compris sur les plages andalouses –, n’a pas fait fléchir, ni même frémir, la courbe. Et, alors que la plupart des régions n’ont pas hésité à recourir à de nouveaux confinements – de bâtiments, de quartiers ou de villes entières – afin de contenir les foyers contagieux, le royaume semble à présent incapable d’endiguer la reprise épidémique.

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« Les clichés sur la vie sociale riche des Espagnols et les grandes réunions familiales traditionnelles n’expliquent pas à eux seuls le rebond, souligne Ildefonso Hernandez Aguado, professeur de santé publique de l’université d’Alicante et ancien directeur général de santé publique au ministère de la santé. En juin, les communautés autonomes [régions fortement décentralisées] étaient pressées de reprendre le contrôle de la gestion sanitaire de l’épidémie, mais elles n’ont pas toutes compris qu’il était nécessaire de renforcer la détection précoce des cas, le suivi et l’isolement des contacts. Au lieu de cela, on a assisté à un populisme sanitaire, avec une course entre les régions pour voir laquelle ferait le plus de tests, mais pas pour embaucher davantage de professionnels. »

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