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Après le boycottage de trois jours lancé par l’équipe des Bucks de Milwaukee et suivi par toutes les équipes puis les ligues majeures de sport aux Etats-Unis, pour dénoncer les violences policières et les injustices raciales, la NBA a repris la compétition fin août. Conseillés par l’ancien président Barack Obama et l’ex-joueur star Michael Jordan – aujourd’hui propriétaire des Charlotte Hornets –, les joueurs ont décidé de retourner sur le parquet sous certaines conditions, notamment la création d’une coalition pour la justice sociale ou la transformation des salles de matchs en bureaux de vote pour l’élection présidentielle.
Le professeur Richard Lapchick, enseignant à l’université de Floride centrale (Orlando) et activiste depuis plus de cinquante ans pour les droits humains, voit dans ce mouvement inédit « un rêve devenu réalité ».« C’est ce que j’essaie d’accomplir depuis tant d’années », poursuit celui qui fut le leader américain de la campagne internationale pour le boycott sportif de l’Afrique du Sud – lequel dura plus de vingt ans – en raison de l’apartheid. Un engagement qui lui valut d’être violemment agressé à la fin des années 1970, ses assaillants lui gravant notamment le mot « nègre » aux ciseaux sur le ventre.
Le boycottage survenu en NBA, et dans les autres ligues, est-il comparable à d’autres événements ?
Le mouvement lancé par les Bucks, puis suivi par la NBA, est historique. Cela fait cinquante ans que je m’implique et je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi fort en termes d’impact sur la société. Ça me rappelle le geste de contestation de Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux olympiques de Mexico en 1968, ainsi que Mohamed Ali, qui a refusé de s’engager dans la guerre du Vietnam.
La différence réside dans le fait que ces gestes étaient des actions individuelles. Ali a été condamné à de la prison, Smith et Carlos n’ont plus trouvé de travail pendant des années aux Etats-Unis. Mais qu’une ligue entière et ses joueurs prennent une telle position contre le racisme aux Etats-Unis a clairement attiré l’attention au-delà de ce qui a été fait avant dans le sport. Je pense que cela va permettre de mettre en lumière ce qu’on appelle en Amérique « la prise de conscience raciale » [the racial reckoning], c’est-à-dire la volonté de changer ce racisme systémique qui existe depuis plus de 300 ans dans le pays. Ce mouvement est un tournant.
Pourquoi ce changement de mentalité intervient-il aujourd’hui ?
Quand [le joueur de football américain] Colin Kaepernick s’est agenouillé en 2016, il a été critiqué par la plupart des amateurs de sport aux Etats-Unis. Mais une récente étude Nielsen a montré que les fans soutenaient largement l’activisme dans le sport. Ils demandent même à ce que des marques s’impliquent davantage auprès d’associations qui luttent contre les injustices sociales. C’est un changement majeur dans le monde du sport. Tout cela est, en grande partie, dû au meurtre de George Floyd. L’activisme est mené par un large groupe d’athlètes afro-américains dont la voix porte.
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