Riyad referme le volet judiciaire mais n’éteint pas le scandale

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Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi lors d’une conférence de presse à Manama (Bahreïn), le 1er février 2015.

La décision était attendue. Les cinq agents des services de sécurité saoudiens, considérés comme les exécutants de l’opération visant à faire taire Jamal Khashoggi, un journaliste très critique du prince héritier Mohammed Ben Salman, échapperont à la peine de mort. La sentence, qui avait été prononcée en décembre 2019, à l’issue du procès de Riyad qui avait blanchi les cerveaux supposés de cet assassinat, a été commuée lundi 7 septembre en peine de vingt ans de prison par un tribunal saoudien.

Ce verdict, ultime étape de la procédure judiciaire lancé par le royaume en réponse au scandale planétaire suscité par la mort du journaliste en octobre 2018 à Istanbul (Turquie), est la conséquence logique du pardon que les fils de Jamal Khashoggi avaient octroyé, en mai, aux assassins de leur père. A l’époque, la presse gouvernementale avait présenté le geste, annoncé pendant le mois sacré de ramadan, comme une bonne action, conforme à la tradition islamique. Mais des observateurs avaient douté de son caractère spontané, en mettant en avant les villas de plusieurs millions de dollars offertes par la couronne saoudienne aux enfants du défunt.

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L’existence de ces « cadeaux » avait été révélée par le Washington Post, le quotidien américain où Jamal Khashoggi, célèbre signature de la presse saoudienne, parti en exil aux Etats-Unis en 2017, chroniquait la dérive autocratique de Mohammed Ben Salman, dit « MBS ».

C’est dans le consulat du royaume à Istanbul, où il s’était rendu pour des formalités administratives, en vue d’un remariage, que le journaliste a été tué, au moyen d’une injection létale administrée par un commando de barbouzes, venus en catimini de Riyad. Son corps, qui a été démembré, n’a jamais été retrouvé.

« Un acte de plus dans une parodie de justice »

Selon les agences de renseignements occidentales, dont la CIA américaine, cette équipée macabre n’a pas pu être menée sans l’aval de l’omniprésent « MBS », qui a la haute main sur l’appareil sécuritaire saoudien. Mais le fils du roi Salman, qui a démenti toute connaissance de l’opération, a été exonéré de toute responsabilité par la justice de son pays, laquelle a entériné sans surprise la thèse du pouvoir : celle d’une opération ayant mal tourné, conduite par des éléments incontrôlés.

Les deux membres de l’entourage du prince héritier suspectés d’avoir conçu et supervisé l’opération ont également été mis hors de cause par le système judiciaire saoudien. Le conseiller média de « MBS », le très redouté Saoud Al-Qahtani, à la pointe de la surveillance des opposants, n’a pas été poursuivi et le numéro deux des renseignements, le général Ahmed Al-Assiri, a été acquitté en décembre 2019.

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