l’Union européenne réclame la « libération immédiate » des opposants emprisonnés

0
56

[ad_1]

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, a appelé, lundi 7 septembre, les autorités biélorusses à « la libération immédiate » des opposants politiques et rappelé que l’UE imposerait des sanctions « aux personnes responsables » de la répression dans le pays.

« L’UE attend des autorités biélorusses qu’elles veillent à la libération immédiate de toutes les personnes détenues pour des motifs politiques avant et après l’élection présidentielle falsifiée du 9 août », écrit M. Borrell dans un communiqué.

« Il est clair que les autorités de l’Etat de Biélorussie continuent d’intimider ou de permettre l’intimidation de ses citoyens (…) et qu’elles violent grossièrement à la fois leurs propres lois nationales et leurs obligations internationales. »

Il a notamment cité le cas de Maryia Kalesnikava, la seule figure importante de l’opposition ayant choisi de ne pas s’exiler à l’étranger, qui, selon son entourage, a été « enlevée » par des inconnus lundi matin et embarquée de force dans un véhicule dans le centre de Minsk, selon le conseil de coordination de l’opposition biélorusse. Depuis, l’opposante de 38 ans ne répond plus au téléphone, tout comme deux membres de son équipe emmenés en même temps qu’elle.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, la disparition mystérieuse de l’une des principales figures de l’opposition

Plus de 600 arrestations

Plusieurs puissances européennes ont réagi à la situation. Sur Twitter, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, s’est dit « très préoccupé », tandis que le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas, assurait dans le quotidien Bild que l’Allemagne « exige de savoir où elle est ».

Peter Stano, porte-parole de la Commission européenne, a dénoncé de son côté comme « inacceptable » la « répression continue des autorités contre la population civile, les manifestants pacifiques et les militants politiques ». Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère de l’intérieur biélorusse a déclaré ne pas avoir d’information sur ces disparitions.

Celles-ci surviennent alors que la Biélorussie est marquée depuis presque un mois par un mouvement de protestation historique contre le chef de l’Etat, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis vingt-six ans et qui clame avoir remporté l’élection présidentielle du 9 août avec 80 % des voix.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Alexandre Loukachenko, dernier dinosaure de l’ère soviétique

Dimanche, plus de 100 000 personnes ont de nouveau défilé dans les rues de Minsk pour demander son départ. Plus de 600 arrestations ont eu lieu lors de cette manifestation et d’autres dans le pays, selon le ministère de l’intérieur, qui a ajouté que 363 personnes restaient en détention provisoire.

La figure de proue de l’opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, a accusé les autorités biélorusses de se livrer à une politique de « terreur ». Elles « ont tort quand elles pensent que cela va nous arrêter. Plus elles intimident, plus les gens sortiront » dans la rue, a-t-elle ajouté. « Il est évident que de telles méthodes sont illégales et ne peuvent conduire à aucun autre résultat si ce n’est l’aggravation de la situation », a abondé le conseil de l’opposition, dont Mme Kalesnikava est membre et contre lequel les autorités ont engagé des poursuites judiciaires pour « menace à la sécurité nationale ».

La réponse répressive des autorités a aussi visé les journalistes biélorusses, dont une vingtaine ont été interpellés, tandis que plusieurs autres travaillant pour des médias étrangers, dont l’AFP, se sont vu retirer leur accréditation sans explications.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Biélorussie, la rue face à la répression et à la propagande de Loukachenko

« Complot occidental »

La répression avait été particulièrement brutale dans les premiers jours suivant l’élection du 9 août. Au moins trois personnes avaient été tuées, des dizaines blessées et plus de 7 000 interpellées durant les premières manifestations. De nombreux cas de tortures et de mauvais traitements avaient aussi été documentés. Depuis, les arrestations avaient été moins nombreuses, mais le pouvoir a multiplié les pressions visant des travailleurs en grève ou des visages de l’opposition, dont plusieurs se sont réfugiés à l’étranger par crainte d’une arrestation, à l’instar de Svetlana Tsikhanovskaïa.

Alexandre Loukachenko, qui, avant l’élection, n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer les tentatives de « déstabilisation » de Moscou, évoque désormais un « complot » occidental et fait tout pour se rapprocher de la Russie, son plus proche allié et partenaire économique.

La Russie a intensifié son soutien avec la visite à Minsk, jeudi, de son premier ministre, Mikhaïl Michoustine, le premier déplacement de ce niveau depuis le début de la crise, en attendant une rencontre Poutine-Loukachenko dans les semaines à venir.

Les Européens ont, pour leur part, rejeté les résultats de la présidentielle du 9 août et préparent des sanctions contre des hauts responsables biélorusses. Peter Stano, le porte-parole de la Commission européenne, a dit s’attendre lundi à l’adoption de ces sanctions « très bientôt ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Biélorussie : l’Union européenne hésite à sanctionner personnellement Loukachenko

Le Monde avec AFP

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: