Amnesty dénonce les « tactiques illégales » de Malte envers les migrants

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Un employé du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) s’entretient avec des migrants débarqués dans le port de La Vallette, le 3 août, à Malte.

L’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty International dénonce le gouvernement maltais, l’accusant de « tactiques illégales » en Méditerranée pour empêcher l’arrivée d’immigrés effectuant la dangereuse traversée depuis l’Afrique du Nord.

« Le gouvernement maltais a eu recours à des mesures dangereuses et illégales pour faire face aux arrivées de réfugiés et de migrants en mer », assure Amnesty dans un rapport intitulé « Vagues d’impunité : les violations par Malte des droits des réfugiés et des migrants en Méditerranée centrale », publié mardi 8 septembre.

« Cette tactique comprend l’organisation de refoulements illégaux vers la Libye, le détournement de bateaux vers l’Italie plutôt que le sauvetage de personnes en détresse et la détention illégale de centaines de personnes dans des ferries mal équipés au large des eaux maltaises », a déclaré Amnesty.

La signature d’un accord entre La Valette et Tripoli fin mai pour empêcher les personnes d’atteindre Malte les a encore plus exposées à un traitement brutal lors de leur retour dans les camps de réfugiés libyens, assure Amnesty dans ce rapport.

« Des morts évitables »

« Certaines des mesures prises par les autorités maltaises peuvent avoir provoqué des actes criminels, entraînant des morts évitables, des détentions arbitraires prolongées et des retours illégaux vers la Libye déchirée par la guerre », précise Amnesty.

En avril, Malte et l’Italie ont fermé leurs ports aux migrants, les deux pays évoquant la pandémie de coronavirus et leur besoin de concentrer leurs forces et ressources pour lutter contre la maladie sur leur territoire national respectif.

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Depuis le début de l’année, Malte a accueilli 2 161 immigrants illégaux « et les ressources et les efforts nécessaires pour assurer l’accueil (…) sont sans aucun doute considérables pour un si petit pays », reconnaît Amnesty. Cet effort cependant n’exonère pas Malte « de la responsabilité de désigner un lieu de sécurité pour les personnes secourues sous sa coordination », souligne cependant l’ONG.

Un cargo danois refoulé

Le rapport d’Amnesty a été publié alors qu’un cargo battant pavillon danois et transportant 27 migrants secourus s’est vu refuser l’autorisation d’accoster, a indiqué cette semaine l’armateur. Le Maersk Etienne a sauvé le 4 août des migrants à la demande des autorités maltaises, qui ont depuis refusé de le laisser entrer au port.

Ces migrants « doivent pouvoir débarquer immédiatement », ont réclamé de concert lundi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) mais aussi la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Le Premier ministre maltais, Robert Abela, a cependant déclaré dimanche à Malta Today que « la situation du Maersk Etienne n’est pas de la responsabilité » des autorités de La Valette étant donné que le navire bat pavillon danois.

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Le Monde avec AFP

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