Le port d’Anvers au cœur de la guerre de la « coke »

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Ce jour-là, ils sont cinq sur le banc des prévenus. Cités devant la justice d’Anvers pour des méfaits commis en mars 2019 : incendies de voitures, jets de grenades, coups de feu. « Des faits particulièrement répréhensibles, qui ont confronté des citoyens innocents à des scènes de guerre », dira le procureur, avant de requérir des peines de six années de détention.

« L’affaire des grenades », jugée en ce moment, est l’une de celles qui ont émaillé l’actualité de la ville de Flandre au cours des derniers mois. Elle est directement liée au conflit entre différents groupes criminels qui se battent pour contrôler le trafic de cocaïne. Soixante-six attentats et incidents violents recensés au total en 2018 et en 2019 et des saisies record dans le gigantesque port de la ville, le deuxième d’Europe : 50 tonnes de cocaïne en 2018, 62 l’an dernier. Des chiffres impressionnants, mais les experts estiment qu’en moyenne 10 % seulement de la drogue arrivant d’Amérique du Sud en Europe sont saisis.

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Entre le 21 et le 25 août, les fusillades ont repris, quatre nuits durant, à Anvers. Notamment dans le quartier de Deurne, où habite le maire de la ville, Bart De Wever, par ailleurs président du parti nationaliste Alliance néoflamande (N-VA). « La violence, je peux la voir de ma fenêtre », dit-il. Ce partisan de la « loi et l’ordre », élu sur la base d’un programme à forte connotation sécuritaire, est désormais critiqué pour la prétendue inaction des autorités. Les tirs d’intimidation sont pourtant « pris très au sérieux », assure la porte-parole du parquet.

« On n’en peut plus », confie Yasemin, qui habite un immeuble visé onze fois parce qu’il est la propriété d’une famille apparemment mêlée à des trafics. Au cours des mêmes nuits, une grenade a été jetée contre une pharmacie, une façade criblée de balles et, au port, un gardien qui avait surpris des trafiquants a été brutalisé, jeté au sol et n’a eu d’autre recours que de sauter à l’eau. La police a saisi les 400 kg de cocaïne dont les malfrats venaient prendre livraison.

« Combattre à armes égales »

« Ici, la drogue est un monstre à plusieurs têtes, qu’on en coupe une et une autre apparaît », dit un membre de la police fédérale, en patrouille dans un gros SUV banalisé. A Anvers, 40 agents luttent contre le trafic de drogue. Il en faudrait cinq ou six fois plus, estime le service. Mais, pour l’ensemble du cadre de la police fédérale, il manque 150 agents sur 550. Or, pour la mairie, ce n’est pas la police locale qui pourra agir contre un phénomène qui la dépasse très largement.

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