en Floride, « les républicains sont discrets, les démocrates bruyants », mais l’élection est toujours aussi disputée

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Un passant fait un selfie devant des  sculptures en mousse à l’effigie de Donald Trump et de Joe Biden, à Fort Lauderdale (Floride), le 3 septembre.

On avait rencontré Desmond Meade, 52 ans, en Floride, lors des élections de mi-mandat du 6 novembre 2018. Cette soirée-là fut pour l’ancien détenu Afro-Américain une consécration, lorsque les deux tiers des électeurs de Floride décidèrent par référendum de restaurer dans leurs droits civiques les anciens condamnés ayant purgé leur peine. « Quand c’est arrivé, c’était extraordinaire : j’ai vu des gens pleurer, qui me prenaient dans leurs bras, parce qu’ils allaient pouvoir voter avant de mourir », nous confie-t-il, lui qui était tombé dans la drogue et qui avait été libéré en 2004 après trois ans de prison.

M. Meade, marié et père de cinq enfants, avait remporté le combat de sa vie, celui d’une dignité et des droits retrouvés après avoir accompli sa peine. Sauf qu’aux Etats-Unis, quand on a gagné, on n’a pas vraiment gagné, surtout lorsqu’on est un ancien détenu afro-américain. « C’est tombé dans les mains de politiciens arrogants », déplore-t-il.

Le Congrès de Floride, dominé par les républicains, a interprété strictement le référendum dans la loi d’application, exigeant que les condamnés payent leurs dettes et leurs amendes : « Ce qui est lamentable, c’est qu’ils forcent les gens à choisir entre payer leur dette ou payer le repas du soir de leur famille. »

Chaque voix compte

L’affaire, qui a conduit à de multiples recours, est pendante devant une cour d’appel fédérale. « Cela finira devant la Cour suprême des Etats-Unis », estime M. Meade, qui fume cigarette sur cigarette, sans masque, sur le parking de son bureau à Orlando.

Desmond Meade, président de la Florida Rights Restoration Coalition, lors d’une conférence de presse, à Miami,  le  29 juillet 2019.

A deux mois de la présidentielle, Meade n’a pas attendu que la justice tranche et a repris le combat avec son association Florida Rights Restoration Coalition (FRRC, 45 salariés). Par d’autres moyens : « Nous avons levé 4 millions de dollars [3,4 millions d’euros] et nous en avons dépensé 3 millions pour payer les dettes de 3 000 anciens condamnés. Il faut faire beaucoup plus. »

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Le chiffre peut sembler faible : en 2018, la presse avait chiffré à 1,4 million le nombre de Floridiens privés de droits civiques tandis que la gauche rêvait d’un Etat qui tomberait durablement dans le camp démocrate grâce à cet afflux d’électeurs. La grande bascule attendra, ces chiffres étant très exagérés : « Plus de 125 000 inscrits sur les listes ont été condamnés par le passé. On ne peut pas faire beaucoup plus en deux ans », tempère M. Meade.

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