le pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune traversé de contradictions

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Manifestation de journalistes pour demander la libération du reporter Khaled Drareni, à Alger, le 31 août.

Certaines habitudes ont décidément la vie dure. Le 31 août, le journal El Watan publiait une enquête sur la fortune d’origine douteuse des enfants du général Ahmed Gaïd Salah, ancien chef d’état-major de l’armée et homme fort du pays, décédé en décembre 2019. Après avoir, selon la direction du quotidien, envoyé des escouades d’« acheteurs » rafler un maximum d’exemplaires dans les kiosques au petit matin, le pouvoir – ou en tout cas une autorité étatique – a décidé de priver le premier quotidien francophone de toute publicité publique.

La sanction est caractéristique des pratiques de l’ère Bouteflika, l’ex-président débarqué en avril 2019 sur fond de manifestations massives. Les journaux algériens, au prix de vente en kiosque très bas, dépendent de l’aide publicitaire publique, le principal annonceur. « Certains en haut lieu nous ont reproché d’avoir mis en première page la photo de Gaïd Salah avec un titre tendancieux qui porte atteinte à l’image de l’armée », a expliqué le directeur du quotidien, Tayeb Belghiche.

L’enquête décrit pourtant des faits connus : El Watan n’a jamais été hostile à l’institution militaire et les réseaux de l’ancien chef d’état-major sont aujourd’hui pourchassés au sein de l’appareil sécuritaire, dans un climat d’arrestations et de fuites d’officiers à l’étranger. La nouvelle direction de l’armée apparaît même fermement décidée à solder l’héritage laissé par son ancien chef omnipotent. Mais en silence. Est-ce parce que Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie depuis le 19 décembre, a lui-même été adoubé par le défunt général que l’affaire gêne en haut lieu ?

Opposition muselée

Ce nouveau tour de vis survient dans un contexte de répression accrue contre les animateurs du Hirak, la révolte populaire qu’a connue le pays avant l’épidémie de Covid-19. Et contre les journalistes. Samedi 5 septembre, le journaliste Khaled Drareni passera sa 164e nuit en prison depuis son arrestation, en mars. Il a été condamné en première instance à trois ans de détention, le 10 août. C’est la peine la plus lourde prononcée contre un journaliste depuis la naissance de médias indépendants, en 1989.

Lire aussi En Algérie, la colère après la condamnation du journaliste Khaled Drareni

Correspondant de TV5 Monde en Algérie, fondateur du média Casbah Tribune et référant de Reporters sans frontières, il a été reconnu coupable d’« incitation à attroupement armé » et d’« atteinte à sûreté nationale », après avoir couvert une manifestation en mars. Un « dossier vide », s’insurgent ses avocats. Le cas de Khaled Drareni met en lumière une vague d’arrestations sans précédent depuis deux décennies, loin des promesses d’ouverture d’Abdelmadjid Tebboune. Ebranlé un an durant, le pouvoir semble pressé de passer à autre chose. Et de refermer la parenthèse de la contestation.

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