le président Réouven Rivlin, vigie issue d’une droite disparue

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Une fois le scrutin législatif achevé, le 9 avril, le chef de l’Etat israélien devra désigner le responsable chargé de former une nouvelle majorité parlementaire, d’au moins 61 membres.

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 10h32, mis à jour à 10h32

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Le président israélien Réouven Rivlin, le 15 avril 2015, lors d’une commémoration à Jérusalem.
Le président israélien Réouven Rivlin, le 15 avril 2015, lors d’une commémoration à Jérusalem. Sebastian Scheiner / AP

Lorsque les élections législatives israéliennes du mardi 9 avril auront livré leur verdict, le président Réouven Rivlin entrera dans la lumière. Il reviendra à cet homme cultivé, empathique, aux convictions très ancrées à droite, épris de lectures et de références bibliques, de désigner celui qui s’évertuera à constituer une nouvelle majorité pour gouverner le pays.

Agé de 79 ans, le chef de l’Etat est issu d’une famille profondément enracinée à Jérusalem. Il occupe sa fonction, largement honorifique, depuis 2014, lorsqu’il avait succédé à Shimon Pérès. Benyamin Nétanyahou, pourtant membre comme lui du Likoud, avait tenté d’empêcher sa désignation. Voici Réouven Rivlin en mesure de peser sur l’avenir politique du premier ministre sortant, si le résultat s’avérait serré.

Entre les deux dirigeants, l’inimitié est profonde. Elle porte davantage sur le style de gouvernement, l’éthique personnelle et les formules employées que sur les grandes orientations. Réouven Rivlin n’a jamais cru à un Etat palestinien. En revanche, il milite de longue date pour des relations respectueuses dans la société israélienne.

Tandis que M. Nétanyahou tenait, samedi, des propos incendiaires sur l’idée d’une annexion des colonies en Cisjordanie, Réouven Rivlin recevait un groupe d’études sur la Bible, réuni à la mémoire d’Amos Oz (poète et romancier, 1939-2018). Une nouvelle fois, il tint un discours subtil et lettré.

« Lors de cette campagne électorale, trop de vidéos, de mots et de publications nous ont emplis d’un sentiment de peur. Peur l’un de l’autre, peur de l’avenir. Je pense que nous pouvons apprendre de cela que, même si nous sommes souverains, notre sens de la souveraineté n’est pas absolument établi. Comme si nous demeurions dans le désert, un instant avant de pénétrer sur la terre d’Israël, sans savoir où aller, vers la terre du lait et du miel ou vers la terre qui dévore ses habitants. »

Hommage subtil aux journalistes

Symbole de l’ancienne génération du Likoud, M. Rivlin s’est ému, à de nombreuses reprises, des propos et des initiatives populistes issus de son propre camp, prenant tel groupe ou telle profession pour cible. Par exemple, la presse. Le 28 décembre, lors de la conférence sur la démocratie israélienne organisée par le quotidien Haaretz, le chef de l’Etat a rendu un hommage subtil à cette profession, tout en rappelant l’exigence de rigueur qui doit l’animer, à l’ère des mensonges relayés par les réseaux sociaux. « Le journalisme et les journaux doivent être l’oxygène et le désinfectant de la démocratie », a-t-il déclaré. Le contraste avec l’attitude hostile adoptée depuis des années par M. Nétanyahou et la droite radicale contre la presse, parfois nommément contre certains journalistes, était saisissant.

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