[Société] Covid : La Réunion reste en niveau de vulnérabilité modérée, mais “la reprise épidémique se poursuit”

Ce vendredi soir, le préfet de La Réunion Jacques Billant maintenu La Réunion au niveau de “vulnérabilité élevée”. Une décision qui fait suite à l’évolution de la situation sanitaire sur l’île : même si le taux d’incidence a franchi le seuil d’alerte depuis plusieurs jours, d’autres indicateurs restent encore à des niveaux modérés pour l’instant.

De vendredi dernier à hier jeudi, soit en une semaine, La Réunion a vu 502 nouveaux cas de Covid-19. 

On aurait pu s’attendre à un durcissement des mesures appliquées à La Réunion, ou un passage au niveau de vulnérabilité élevée du département. Mais les autorités (préfet et ARS) ont annoncé ce soir le maintien de l’île en niveau de vulnérabilité modérée, bien que la reprise épidémique observée depuis la mi-août se poursuit “jour après jour avec des nombres élevés de cas de Covid”. 

Selon les chiffres avancés ce soir par l’ARS, ce taux serait désormais à 54 cas pour 100 000 habitants. Selon les dernières données en date de Santé Publique France, ce chiffre était même de 57 cas pour 100 000 habitants le 31 août. Dans les deux cas, le seuil d’alerte (50/100 000 hab.) est franchi. 

Mais le taux de positivité (2,8%) reste en dessous du seuil d’alerte, assure l’ARS, tout comme le taux de reproduction effectif, établi à 1,3, signifiant qu’une personne positive au Covid en contamine au moins une autre en moyenne. 

Le taux d’occupation des lits en réanimation est “maîtrisé”, et le nombre de clusters est passé à 15, 5 ayant pu être clôturés ce jour. “Il y a un signal rassurant : depuis quelques jours, au CHU, on observe une moindre pression sur l’occupation des lits, puisque les entrées en hospitalisation conventionnelle sont compensées, à peu près au jour le jour, par des sorties”, a souligné Martine Ladoucette. 

La directrice générale de l’ARS a ainsi justifié ce maintien au stade de vulnérabilité modérée : “d’autres indicateurs situent encore La Réunion dans un niveau modéré, comme le taux de positivité ou le nombre de passages aux urgences ou en médecine de patients Covid, mais aussi la progression des clusters qui est modérée”. 

Autant d’indicateurs qui, pour cette semaine, permettent un statut quo concernant le niveau de vulnérabilité de l’île. Jacques Billant, dans cette situation, l’a dit plusieurs fois : il n’entend pas “démultiplier les mesures”, mais souhaite que celles déjà en place, comme le port du masque obligatoire dans certaines zones en plein air, l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes sur la voie publique, ou encore de la pratique des sports de combat et collectifs, soient strictement respectées. Mais il n’hésitera pas à mettre en place des dispositifs plus contraignants si nécessaires, prévient-il. 

“Il n’y a pas de fatalité si nous faisons preuve d’unité et de sens des responsabilités”, a martelé Jacques Billant. 

La semaine dernière, les autorités avaient redit les désavantages de faire passer La Réunion au niveau rouge d’alerte. “Si on passe au rouge, il faudra réfléchir à une nouvelle stratégie, avec l’inconvénient de ne plus être dans la recherche individuelle des situations. Si on dépasse le seuil d’alerte, ça veut dire qu’on est davantage dans le flou, et ça ne permet pas les actions ou les prises en charges ciblées”, avait rappelé le préfet. 

C’est pourquoi il avait insisté, maintes fois, sur la nécessité d’éviter les rassemblements festifs dans les milieux familial et amical, causes de la majeure partie des clusters observés sur l’île.