A Los Angeles, les services du shérif dans le collimateur après la mort d’un cycliste noir

0
82

[ad_1]

Par Laurent Borredon

Publié aujourd’hui à 04h51

Cette fois-ci, il ne s’agit pas de l’image tremblante d’un téléphone portable, accompagnée de cris des témoins, mais de celle, granuleuse et silencieuse, d’une caméra de sécurité plantée sous le porche d’une maison. Dans la rue, deux hommes – on distingue l’uniforme couleur sable des adjoints du shérif de Los Angeles (LASD) – tentent d’interpeller un troisième, qui fuit. Ils le rattrapent, une courte altercation s’ensuit, l’homme parvient à s’échapper puis trébuche et tombe. A quelques mètres de distance, les agents braquent leurs armes, et font feu à plusieurs reprises. De la poussière s’élève autour de l’homme à terre, il s’agit des tirs qui ont raté leur cible. Nous sommes lundi 31 août, et la vidéo vient de capturer les derniers instants d’un Afro-Américain de 29 ans dans le quartier de Westmont, à South Los Angeles.

« Dijon Kizzee », scande Melina Abdullah, la cofondatrice de Black Lives Matter, deux jours plus tard, mercredi 2 septembre, devant le palais de justice du comté de Los Angeles. Le nom de la victime de lundi a rejoint la litanie des noms des morts aux mains des forces de l’ordre par laquelle débute chaque rassemblement du mouvement. « Il est terrible que la vie de Dijon Kizzee ait été volée ; il est terrible que vous ne puissiez pas faire de vélo en étant Noir ; il est terrible qu’ils assassinent un frère et criminalisent toute une communauté après avoir volé sa vie », dénonce l’oratrice.

Les détails sur les faits sont encore confus. Selon les services du shérif, les officiers ont tenté d’interpeller Dijon Kizzee, qui était à vélo, pour une infraction au code de la route. Mais, jeudi, ils ne sont toujours pas en mesure de citer laquelle. « Nous ne sommes pas capables de répondre à cette question car les officiers n’ont pas encore été interrogés », bat en retraite l’officier en charge de la communication, qui promet des réponses pour la semaine prochaine. « C’était un prétexte, c’est ridicule », rétorque Carl Douglas, l’un des avocats engagés par la famille de la victime, au côté notamment de Benjamin Crump, impliqué dans toutes les affaires récentes de violences policières au travers des Etats-Unis.

Contradictions des autorités

Dijon Kizzee a en tout cas lâché son vélo pour tenter de fuir à pied. Jusqu’à la diffusion de la vidéosurveillance d’un riverain, les circonstances des tirs – au moins quinze si l’on écoute les enregistrements sonores d’autres voisins – ont également donné lieu à des contradictions des autorités, qui ont d’abord expliqué que Dijon Kizzee avait « sorti une arme » lors d’un échange de coups avec les officiers, puis que le pistolet était en fait tombé à terre avec un paquet de vêtement mais que la victime avait « fait un mouvement vers l’arme ». La vidéo ne permet pas de se faire un avis tranché sur ce point.

Il vous reste 63.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: