Paris tente de bloquer la libération de trois prisonniers talibans

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Libération de détenus à Bagram, dans la province de Parwan, en Afghanistan, le 26 mai 2020.

La France a décidé de faire pression sur le pouvoir afghan pour bloquer la libération de trois prisonniers talibans impliqués dans des assassinats visant des Français, quitte à faire obstacle aux négociations de paix interafghanes. Lundi 31 août, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est entretenu, en ce sens, avec son homologue afghan, Hanif Atmar. Un échange qui a fait écho à celui ayant rapproché, le 28 août, également au téléphone, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, et le président afghan, Ashraf Ghani. Dans les deux cas, les autorités françaises ont demandé que les trois insurgés soient exclus de la liste des 5 000 remises en liberté prévues dans le préaccord de paix signé, fin février, entre les talibans et les Etats-Unis.

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La libération de ces prisonniers talibans et, en contrepartie, celle de mille membres des forces de sécurité afghanes constitue l’un des préalables au véritable début des négociations de paix entre le pouvoir de Kaboul et les représentants du principal mouvement insurgé. Cette question des détenus, qui était d’abord apparue secondaire, est devenue, depuis mars, le principal point d’achoppement d’un dialogue de paix attendu depuis dix-neuf ans. Après de nombreux rebondissements, le gouvernement de Kaboul avait, néanmoins, fini par accepter, le 9 août, de céder à la dernière exigence talibane en libérant les quatre cents derniers prisonniers encore détenus.

Mais c’était compter sans certains partenaires étrangers de l’Afghanistan, dont la France et l’Australie, qui ont rapidement fait savoir qu’ils refusaient de voir les auteurs d’attaques perpétrées contre leurs ressortissants retrouver l’air libre, fût-ce au nom de la réconciliation nationale afghane. Paris s’oppose ainsi à la libération de trois personnes : Zia Ahmad et Abdul Nabi, condamnés pour avoir tué, en 2003, dans l’est du pays, Bettina Goislard, une Française de 29 ans travaillant pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et Abdul Sabour, un ancien soldat afghan ayant abattu, en 2012, cinq soldats français. Le premier ministre australien, Scott Morrison, avait évoqué, pour sa part, le cas d’un autre ex-soldat afghan à l’origine de la mort de trois soldats australiens. Les Etats-Unis ont fait état de deux cas similaires, mais n’en font pas une affaire de principe, à la différence des deux autres pays.

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« Inconcevable »

Si, lors de leurs entretiens téléphoniques avec leurs homologues afghans, MM. Macron et
Le Drian ont réitéré le soutien de la France au processus de paix en cours, ils ont tenu à rappeler que les faits pour lesquels ces trois prisonniers talibans avaient été condamnés ne relevaient pas « de faits de guerre », mais étaient des assassinats. Sans le dire ouvertement, le gouvernement tenait aussi à relayer auprès de Kaboul les déclarations de la famille de Mme Goislard, qui a qualifié « d’inconcevable » une éventuelle « libération sur fond de marchandage » des responsables de la mort de cette dernière.

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