A Beyrouth, Macron obtient des partis libanais un calendrier de réformes

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Emmanuel Macron, président de la république, visite le porte-hélicoptère

JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »

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Publié aujourd’hui à 05h58, mis à jour à 07h43

A peine arrivé, il promet déjà de revenir. Marchant à nouveau, mardi 1er septembre, dans le port de Beyrouth, au milieu des gravats et des poutres métalliques pliées par l’explosion survenue trois semaines plus tôt, Emmanuel Macron n’a pas dévié de sa ligne. Sa première visite, le 6 août, n’était pas un simple coup d’éclat. Le président français investit un important capital politique en poursuivant sa pression sur les partis libanais.

Une nouvelle fois réunis dans la soirée à la résidence des Pins de l’ambassadeur de France, les gardiens de l’immobilisme sont invités à se muer en chantres de la réforme et de la transparence, et au plus vite. Une mise sous tutelle qui ne dit pas son nom se dessine entre Paris et Beyrouth pour sauver un pays en lambeaux. Elle risque de se heurter de plein fouet à la réalité de la politique libanaise.

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Le chef de l’Etat est sorti de ses entretiens avec les représentants des partis libanais en ayant obtenu plusieurs engagements. Un gouvernement sera formé dans un délai de quinze jours seulement, sous la direction du nouveau premier ministre Mustapha Adib. « Les moyennes des dernières années sont entre cinq et onze mois », a rappelé le président. Il s’agirait d’un gouvernement « de mission », avec « des personnalités compétentes, formé comme un collectif indépendant, qui aura le soutien de toutes les formations politiques », a-t-il précisé.

Une déclaration de gouvernement devra formaliser cette démarche commune, avec une feuille de route détaillée. Mais quelle est la durée de vie des gestes de consensus au Liban, des promesses faites au nom d’un intérêt général si souvent piétiné ? « Je ne crois qu’aux rendez-vous », a noté Emmanuel Macron, justifiant ainsi une mise sous surveillance inédite de la classe politique locale, jusqu’au président Michel Aoun.

Conjuguer incitations financières et supervision politique

Le président français, tout en défendant la souveraineté du pays, s’impose en tuteur de ses dirigeants. En botanique, un tuteur aide une plante à pousser droit et à résister aux vents violents. « Je ne suis pas venu pour apporter une caution à telle ou telle personne ni pour acter un résultat de façade », a résumé le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron en visite sur le chantier de déblaiement dans le port de Beyrouth, le 1er septembre.

Le calendrier s’annonce serré. Très vite, les intentions du nouveau gouvernement libanais seront mises à l’épreuve. Les premières échéances fixées dans la feuille de route, établie sous patronage français et validée par tous les partis, tomberont au bout d’un mois. Il s’agit notamment de l’audit effectif de la Banque du Liban, de la mise en place de la régulation de l’électricité, de la composition de l’autorité de lutte contre la corruption.

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