En Inde, les musulmans indiens de plus en plus absents de la représentation politique

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A Hyderabad, le Parti du Congrès, qui attirait le vote musulman, est aujourd’hui accusé de céder aux sirènes du communautarisme hindou.

Par Guillaume Delacroix Publié aujourd’hui à 11h11, mis à jour à 11h13

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Des partisans du Telangana Rashtra Samithi, le parti du chef du gouvernement régional, le 27 mars à Hyderabad.
Des partisans du Telangana Rashtra Samithi, le parti du chef du gouvernement régional, le 27 mars à Hyderabad. Mahesh Kumar A. / AP

Sous les piliers du métro aérien d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde, les portraits du premier ministre, Narendra Modi, et de son principal concurrent, Rahul Gandhi, brillent par leur absence. Ici, on vote jeudi 11 avril et la campagne électorale qui prend fin semble ne tourner qu’autour d’un seul homme, Kalvakuntla Chandrashekar Rao, communément désigné par ses initiales : KCR. Le chef du gouvernement régional jouit d’une immense popularité pour avoir obtenu, en juin 2014, la création du Telangana, dernier-né des Etats fédérés de l’Inde. L’œil du passant ne distingue que des placards fuchsia à la gloire de son parti, le Telangana Rashtra Samithi (TRS), signe que les formations régionales joueront un rôle déterminant aux législatives de 2019.

Près du Charminar, qui abrite la mosquée aux quatre minarets du XVIe siècle qui fait la fierté de la ville, des femmes en burqa noire défilent gentiment par petits groupes en agitant des drapeaux roses, car le TRS gouverne avec le parti musulman local, le All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen (Conseil de l’Union des musulmans de toute l’Inde, Aimim) dirigé par Asaduddin Owaisi, le député de 49 ans qui représente Hyderabad au Parlement fédéral depuis maintenant quinze ans.

« Asaduddin va être réélu haut la main car il a pacifié la vieille ville », parie Amir Ullah Khan, professeur d’économie et conseiller du gouvernement du Telangana. Dans les boyaux inextricables du cœur historique d’Hyderabad, les enseignes de viande bovine n’ont pas besoin de se cacher comme dans la plupart des autres régions de l’Inde, où les nationalistes hindous, considérant la vache comme sacrée, ont interdit la consommation de bifteck. L’eau et l’électricité sont disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et tout le monde a accès à l’éducation et à la santé.

« Egalité entre les citoyens »

Sur les huit millions d’habitants que compte l’agglomération, 30 % sont musulmans, mais dans Hyderabad stricto sensu, la proportion monte à 50 %. L’empreinte de l’ancien monarque local, le nizam, y reste très forte. Au soleil couchant, on flâne toujours dans les jardins de Chowmahallatuu, son palais, et en ce moment, on est fier d’évoquer l’exposition prestigieuse que le Musée national de Delhi consacre aux bijoux de la famille royale. Les enquêtes d’opinion sont formelles : les soucis premiers des habitants sont le logement et les prêts bancaires. Pas la sécurité, en dépit des tensions communautaires que le Parti du peuple indien (BJP, au pouvoir) s’efforce d’attiser depuis cinq ans.

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