[Société] Melchior “condamne” Valeurs Actuelles et sa représentation d’Obono en esclave

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Le président du Conseil départemental Cyrille Melchior “condamne avec beaucoup de fermeté” le roman fiction de Valeurs Actuelles, qui représente la députée Danièle Obono en esclave.

“C’est avec consternation et indignation que j’ai découvert le prétendu « roman fiction » de Valeurs Actuelles, dépeignant la députée Danièle Obono en esclave”, écrit Cyrille Melchior, le président du Conseil départemental.

“Je condamne avec beaucoup de fermeté cette parution qui est une insulte, non seulement à la République et à ses représentants élus, mais aussi à la France, à la lutte contre l’esclavage et pour la dignité humaine.

A La Réunion, terre de vivre ensemble et de fraternité exemplaire, nous sommes particulièrement sensibles à ce sujet qui rappelle des heures sombres de notre histoire. Aussi, je tiens à apporter tout mon soutien à la députée Danièle Obono, en lui assurant de ma mobilisation totale contre toutes les formes de discrimination et de haine.”

Une vague de condamnations unanimes

Par ailleurs, une enquête préliminaire a été ouverte pour “injures à caractère raciste” après la publication jeudi dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles d’une “politique fiction” dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave, a annoncé ce lundi le procureur de Paris Rémy Heitz.

 

 

L’enquête sur cet article qui a suscité une vague de condamnations unanimes dans la classe politique, allant jusqu’au président de la République, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), indique M. Heitz dans un communiqué.

Dans ce récit de sept pages publié jeudi par le magazine ultra-conservateur, la députée de Paris, à la peau noire, “expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage” au XVIIIe siècle, selon la présentation qu’en fait le magazine. Des dessins de Mme Obono, collier en fer au cou, accompagnent ce “roman de l’été”.

Macron condamne “toute forme de racisme”

Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a appelé la députée samedi pour lui faire part de sa “condamnation claire de toute forme de racisme”, selon l’Elysée.

Dénonçant “une insulte à (ses) ancêtres, sa famille” et “à la République”, Danièle Obono avait dit samedi soir “réfléchir” à porter plainte. Cette publication est selon elle “une souillure qui ne s’effacera pas”, mais surtout “l’aboutissement d’un acharnement médiatique” contre elle. 

 

 

Dès vendredi, elle avait dénoncé sur Twitter une “merde raciste dans un torchon”, accusant “l’extrême droite, odieuse, bête et cruelle. Bref, égale à elle-même”.

Le Premier ministre parle de “publication révoltante”

Le Premier ministre Jean Castex a déploré sur Twitter une “publication révoltante (qui) appelle une condamnation sans ambiguïté”, assurant partager “l’indignation de la députée”. 

“On est libre d’écrire un roman nauséabond, dans les limites fixées par la loi. On est libre aussi de le détester. Moi je le déteste et suis (aux) côtés” de la parlementaire, a écrit le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.

“On s’excuse auprès d’elle à titre personnel”

Mais, a répondu le magazine d’opinion sur Twitter, “il s’agit d’une fiction mettant en scène les horreurs de l’esclavage organisé par des Africains au XVIIIe siècle”, “terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir”.

Sur BFMTV, Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles, a fait amende honorable. “On comprend, avec la charge symbolique extrêmement violente de cette image, que Danielle Obono soit choquée. On s’excuse auprès d’elle à titre personnel”, a-t-il dit, assurant que son journal n’était “pas raciste”.



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