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Cela commence à ressembler à une routine, presque à un théorème scientifique : plus Alexandre Loukachenko tente d’intimider les Biélorusses, plus ceux-ci sont nombreux à descendre dans la rue pour exiger son départ. Dimanche 30 août, des dizaines de milliers d’entre eux ont à nouveau manifesté à Minsk et ailleurs dans le pays, malgré la détermination des autorités à les en empêcher et le climat de peur que tente d’installer le pouvoir.
Les 9 millions d’habitants de ce pays, réputés pour leur flegme, semblent même s’être habitués aux outrances que leur réserve semaine après semaine M. Loukachenko. Le chef de l’Etat, qui fêtait dimanche ses 66 ans, dont vingt-six au pouvoir, a répété son coup d’éclat de la semaine précédente. Dans la soirée, il est à nouveau apparu dans le palais présidentiel le corps ceint d’un gilet pare-balles, fusil automatique à la main, posture menaçante. Comme pour donner plus de poids à ces images rebattues, des blindés armés de canons entraient au même moment dans la capitale, dans la soirée. Ceux-ci se sont ensuite dispersés dans la ville sans intervenir dans le face-à-face entre le dirigeant et son peuple.
Aveu d’impuissance
Le message envoyé par Alexandre Loukachenko est certes limpide, mais il sonne de plus en plus comme un aveu d’impuissance. Non seulement la menace ne fonctionne plus, mais elle semble galvaniser le mouvement de protestation. Trois semaines après sa réélection frauduleuse, le 9 août, point de départ d’une contestation inédite, le président biélorusse paraissait en effet vouloir siffler la fin de partie. Immobiles les semaines précédentes, les forces antiémeutes avaient semble-t-il reçu l’ordre d’empêcher un rassemblement de se former. Déployés en masse et appuyés par des véhicules, les policiers ont tenté dès la fin de matinée de bloquer les différents cortèges qui affluaient vers la place de l’Indépendance.
L’un des lieux de rassemblement habituels, le monument à la libération de Minsk, devant le musée de la Guerre, était ainsi entièrement bouclé, gardé par de jeunes soldats. A quelques mètres des barbelés, Valentina, infirmière tout juste à la retraite, attend de voir par quel côté elle pourra passer. Cette femme de 60 ans a rejoint la protestation dès le soir du 9 août, choquée par l’ampleur de la fraude. Les violences qui ont suivi, du côté des forces de l’ordre, ont renforcé sa détermination. Cela ne l’empêche pas de regarder avec compassion les conscrits qui gardent la place. « Ils sont tout équipés, avec cette chaleur… et bloqués ici, eux qui n’ont même pas 18 ans… »
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