des dizaines d’arrestations avant la manifestation de l’opposition

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Samedi 29 août, un millier de femmes ont défilé dans la capitale pour exiger de nouvelles élections en Biélorussie et dénoncer la répression policière.

Des dizaines de manifestants ont été arrêtés dimanche 30 août par la police antiémeute en Biélorussie, lors de la grande manifestation hebdomadaire de l’opposition, qui conteste la réélection du président Alexandre Loukachenko. La police, présente en force dans le centre de Minsk aux côtés de militaires masqués et armés, tentait de disperser les manifestants, rassemblés pour le troisième week-end consécutif après les manifestations monstres des 16 et 23 août.

M. Loukachenko, 66 ans dont vingt-six à la tête de la Biélorussie, fait face à des protestations quotidiennes depuis la présidentielle contestée du 9 août, qu’il clame avoir remportée avec 80 % des voix tandis que ses détracteurs dénoncent des fraudes.

Les 16 et 23 août, l’opposition a réussi le tour de force de faire descendre près de 100 000 personnes dans les rues de Minsk malgré les pressions et menaces des autorités, soit les deux plus grandes manifestations de l’histoire du pays.

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Dimanche, la place de l’Indépendance dans le centre de Minsk était quadrillée par la police antiémeute, présente en nombre, ainsi que par des militaires masqués et armés, sans signes distinctifs, selon une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.

Pression sur les journalistes

Samedi, les autorités biélorusses ont retiré sans explication leurs accréditations à plusieurs journalistes travaillant pour des médias étrangers, dont l’AFP, l’AP, la BBC et Radio Liberty. Cette décision a été dénoncée par ces rédactions, par l’Allemagne et les Etats-Unis.

La figure de proue de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie, a dit y voir « un nouveau signe que le régime est en banqueroute morale et ne tente de s’accrocher au pouvoir que par la peur et l’intimidation ».

Depuis le début du mouvement de protestation, les journalistes biélorusses et étrangers font l’objet de pressions et de brèves interpellations, l’accès à des médias indépendants et d’opposition a été bloqué par les autorités et le réseau Internet subit des coupures intermittentes.

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Sanctions à venir de la part de l’UE

Les résultats de la présidentielle ont été rejetés par l’Union européenne, qui prépare des sanctions contre des hauts responsables du pouvoir biélorusse et a exhorté Alexandre Loukachenko à dialoguer avec l’opposition.

M. Loukachenko s’est pour sa part refusé à toute concession et dénonce un complot occidental destiné à le faire tomber. Vendredi, il a encore accusé les Occidentaux de vouloir le renverser dans le but d’affaiblir la Russie. Il jouit jusqu’à présent du soutien prudent de son plus proche allié, le président russe Vladimir Poutine, qui s’est dit prêt à intervenir chez son voisin si les protestations dégénéraient, tout en appelant autorités et opposition à négocier.

Les deux hommes se sont parlé au téléphone dimanche, M. Poutine félicitant M. Loukachenko pour son 66e anniversaire et promettant « le renforcement de l’alliance russo-biélorusse et le développement de la coopération dans tous les domaines », selon un communiqué du Kremlin.

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Le « conseil » de l’opposition fait l’objet de poursuites pour « atteinte à la sécurité nationale » et deux de ses membres ont été condamnés à de courtes peines de prison dans d’autres affaires. Plusieurs autres membres ont été convoqués par les enquêteurs, dont la lauréate du prix Nobel de littérature, Svetlana Alexievitch.

Dans la capitale, Minsk, et dans d’autres villes du pays, des rassemblements quotidiens ont lieu depuis le 9 août malgré les déclarations martiales d’Alexandre Loukachenko et la répression.

Samedi encore, un millier de femmes ont défilé dans la capitale pour exiger de nouvelles élections et des poursuites contre les responsables des forces de l’ordre accusés de violences et tortures. « J’ai peur, mais je suis venue, pour la liberté et pour qu’on ait un Etat de droit », a déclaré à l’AFP l’une des manifestantes, Elena, 32 ans.

Près de 400 sportifs biélorusses ont également appelé publiquement dimanche à l’organisation de nouvelles élections. Les premières manifestations en Biélorussie après l’élection du 9 août avaient été réprimées par la force, faisant trois morts et des dizaines de blessés. Plus de 7 000 personnes avaient été arrêtées.

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Le Monde avec AFP

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