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Océan Indien. Près de 200 Mauriciens seraient toujours bloqués à La Réunion à cause de la fermeture des frontières. Une manifestation a eu lieu hier à Champ-Fleuri.
Les fleurs colorées brodées sur sa robe contrastent avec le noir profond de ses yeux. Bibirahella Ruhomally, est venue crier sa colère contre le gouvernement mauricien. Venue sur notre île pour un mariage, elle est bloquée ici depuis le 5 mars. “Mon mari, resté à Maurice, a été hospitalisé. J’ai appelé le consulat de Maurice à La Réunion pour être rapatriée et être aux côtés de mon mari malade, on m’a dit d’attendre. Il est tombé dans le coma, on m’a dit d’attendre. Il est mort le 1er août. J’ai encore appelé le consulat pour leur dire qu’il était décédé, on m’a dit d’attendre. Maintenant il n’est plus là, je n’ai même pas pu le voir. Je n’arrive plus à dormir, ma tension monte et descend, je souffre de diabète, je veux rentrer chez moi”, confie-t-elle d’une voix étouffée. Comme 200 autres Mauriciens, Bibirahella s’est retrouvée du jour au lendemain sans aucune possibilité de retourner sur l’île sœur. Soutenue par le groupement des associations franco-mauriciennes de La Réunion, elle est hébergée par une Dyonisienne.
Didier Sooban, membre du groupement, s’est occupé de ses compatriotes sans ressources. “Oui, il y a le covid, oui il y a Wakashio, mais il faut aussi prendre en compte toutes ces personnes qui souhaitent retrouver leur famille. Les décideurs ne vivent pas la réalité de ces personnes, dont certaines n’ont rien à manger, aucun lieu pour se doucher ou dormir”, clame-t-il. Lorsque les frontières ferment, il est contacté par la Croix-rouge française. Ensemble, ils font appel à la solidarité réunionnaise, qui répond présente.
Alicia Louis, née d’un père mauricien et d’une mère française, fait partie de celles et ceux qui soutiennent activement la communauté. “Il y a un bel élan de solidarité, mais encore beaucoup de Réunionnais ferment les yeux sur la situation de ces Mauriciens. D’où le besoin de pouvoir nous faire entendre ici, malgré le Covid, et le tout dans une démarche de paix”, dit-elle, un drapeau mauricien noué sur les épaules.
“Il y a des jours avec et des jours sans”
Des sons de ravann, de kayamb et de guitare se mêlent à la jolie voix de Darriana Amerally. La chanteuse mauricienne est, elle aussi, coincée à La Réunion depuis six mois. “Il y a des choses très graves qui se passent là-bas, et en tant que Mauricienne, j’aimerais être présente sur les lieux pour soutenir mon île”, témoigne-t-elle. “Si “il y a des jours avec et des jours sans”, elle garde néanmoins le sourire. “On peut chanter, danser, sur un rythme joyeux mais on le fait en passant des messages politiques”, précise-t-elle néanmoins.
Pour Daniel Claude, président du groupement des associations franco-mauriciennes, “le but de cette manifestation est de poser des questions au gouvernement mauricien : Comment va-t-il gérer la crise économique et sanitaire ? Comment va-t-il rétablir l’après marée noire ? Pourquoi la frontière est-elle fermée depuis le 18 mars ?”. Tant de questions laissées pour l’instant sans réponses. “Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et travailler dans la transparence, nous voulons la vérité”, conclut-il.
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