« Donald Trump cherche à noyauter la Fed »

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Le président américain préfère nommer des partisans plutôt que des économistes au sein du directoire de la Réserve fédérale, analyse le correspondant du « Monde » à New York, Arnaud Leparmentier, dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. On croyait que l’argent était sacré. Même pour Donald Trump. Et voilà le président qui s’emploie, à mi-mandat, à nommer des personnalités singulières au directoire de la Fed, la Reserve fédérale américaine. Le président des Etats-Unis a annoncé son intention d’y désigner Stephen Moore et Herman Cain, deux personnalités qui le soutiennent personnellement. Son but, même si la Maison Blanche s’en défend, est de noyauter avec des affidés l’institution présidée par Jerome Powell.

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Sous la présidence de ce républicain modéré, la banque centrale a été relativement prudente, cessant d’augmenter ses taux depuis le début de l’année. Mais c’est déjà trop pour Donald Trump, qui n’a pas digéré la hausse de décembre 2018 et exige, par la voix de ses conseillers, une baisse immédiate d’un demi-point des taux directeurs, aujourd’hui compris entre 2,25 % et 2,5 %. « Nous sommes coincés ensemble », a déploré en mars M. Trump lors d’une conversation avec M. Powell, selon une révélation du Wall Street Journal.

Le président a compris qu’il ne pourrait pas limoger l’importun, même si le droit est flou. Il en veut à tous ceux qui, tel le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, lui ont conseillé la nomination de M. Powell fin 2017. L’affaire peut faire sourire : à l’époque, M. Trump avait refusé de renouveler Janet Yellen, contre la tradition qui veut qu’un président entrant ne change pas le président de la Fed. Cette dernière avait le défaut, sans doute rédhibitoire, d’être une femme démocrate, mais ironiquement, cette colombe épousait davantage les vues économiques de M. Trump.

Un proche des Tea Party

Au lieu de choisir des économistes, M. Trump choisit des partisans. Herman Cain, 73 ans, est un ancien candidat à la primaire républicaine pour l’élection de 2012. Cet Afro-Américain né dans le Tennessee avait dû se retirer de la course à la suite d’accusations – qu’il a contestées – de harcèlement sexuel et d’infidélité. Proche des Tea Party, ce mouvement anti-impôts qui a dominé le Parti républicain sous la présidence Obama, Herman Cain avait en 2012 pour slogan « 9.9.9 » : 9 % de taux d’imposition sur la consommation, sur le revenu et sur les bénéfices des entreprises.

Après avoir fait ses armes chez Coca-Cola et Burger King, M. Cain était devenu PDG de la chaîne de restauration Godfather’s Pizza dans les années 1980. Côté compétences monétaires, cet ancien président de la Fed de Kansas City avait plaidé en 2012 le retour à l’étalon or, synonyme de politique monétaire très conservatrice, juste après la grande crise financière. Mais l’essentiel pour Donald Trump est ailleurs : M. Cain le soutient de manière indéfectible. En janvier, il a créé une association de financement, America Fighting Back (« L’Amérique contre-attaque »). Son objectif : combattre la « vile propagande » anti-Trump des médias. Ce dernier serait, selon le site Web de l’association, « un des plus grands communicateurs de notre temps ».

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