L’orphelinat de Nyamirambo, symbole des Justes du Rwanda

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Les lieux du génocide (5/9). Il y a vingt-cinq ans, Damas Gisimba sauva 398 personnes, dont plus de 300 enfants, en les cachant dans son établissement près de Kigali.

Par Pierre Lepidi Publié aujourd’hui à 07h00

Temps de Lecture 6 min.

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Damas Gisimba (à droite) au Gisimba Memorial Center, en 2008.
Damas Gisimba (à droite) au Gisimba Memorial Center, en 2008. DR

Des enfants de tous âges arrêtent leur match de foot pour accueillir le visiteur : « Bonjour, soyez le bienvenu ! » Certains s’enhardissent : « D’où venez-vous ? Vous aimez le Rwanda ? » Damas Gisimba n’est jamais loin de ceux qu’il appelle « mes enfants » et qu’il regarde d’un œil complice et protecteur. Cet homme de 58 ans est l’un des plus célèbres « Justes » de son pays.

Présentation de la série Rwanda : les lieux du génocide

Le terme a été créé par l’institut Yad-Vashem de Jérusalem pour honorer ceux qui ont pris des risques de façon désintéressée pour sauver des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Depuis le génocide des Tutsi qui, en 1994, a fait 800 000 morts selon l’ONU, il est aussi employé au Rwanda. « Il a été utilisé pour la première fois par l’ONG Penal Reform International (PRI) dans un rapport publié en 2004 », écrit Jacques Roisin, docteur en psychologie à l’université de Louvain et auteur du livre Dans la nuit la plus noire se cache l’humanité (éd. Les Impressions nouvelles, 2017) :

« Auparavant, les membres de PRI avaient utilisé le terme “intwali mu butabazi” [« quelqu’un qui secourt sans reculer devant les obstacles », en kinyarwanda] pour désigner les Hutu qui ont sauvé des Tutsi ou des Hutu modérés. L’association Ibuka [qui chapeaute les associations de victimes] a repris le terme de “Juste”, le préférant à celui d’“indakemwa” [intègre]. Après une enquête approfondie en 2010, 271 Justes ont été reconnus comme tels. »

Damas Gisimba en fait partie. Dans son orphelinat du quartier populaire de Nyamirambo, à l’ouest de Kigali, il a sauvé 398 personnes. Il y avait parmi eux des hommes, des femmes et plus de 300 enfants, tous promis à la mort dans des conditions effroyables.

« Ne pas mourir comme un lâche »

Chez les Gisimba, les valeurs humaines se transmettent de père en fils. Au début des années 1950, le grand-père de Damas hébergeait des orphelins. En 1959, son père, Pierre-Chrysologue, se lança en politique et s’opposa ouvertement aux premiers massacres de Tutsi. « Mon père disait qu’il était un Hutu mais qu’il ne voulait pas être un tueur, se souvient Damas Gisimba. Comme il refusait la haine et qu’il était régulièrement menacé, il s’est exilé à Goma, au Zaïre [actuelle République démocratique du Congo], où je suis né. »

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