Corée du Nord : l’armée secrète des hackeurs

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Publié aujourd’hui à 13h06

Cours d’informatique à Pyongyang, en 2012, dans un collège censé recevoir la visite de touristes étrangers.

Il en va des prouesses informatiques de la Corée du Nord comme de ses capacités nucléaires et balistiques : malgré son isolement extrême et sa fragilité économique, Pyongyang prouve que la détermination permet d’accomplir beaucoup. Comme pour ses missiles et ogives, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ne dispose pas des mêmes avancées technologiques que de grandes puissances telles que les Etats-Unis ou la Chine. Cependant, son aptitude à occasionner des perturbations majeures lui donne de la voix.

« Les pirates nord-coréens ne sont pas nécessairement les plus compétents, ni les plus pointus – quoique certains soient de très haut niveau –, mais ce sont les plus disciplinés et les plus têtus. Il y a chez eux une forme de dévotion », souligne, presque admiratif, un ancien analyste chargé, pour l’Etat français, de traquer les groupes de pirates les plus expérimentés. « Ils sont capables d’attaques de haut vol et sont devenus minutieux : ils planifient, réfléchissent. Ils montent en expertise, en compétences et cherchent à ne plus laisser de traces », déclare un expert en cyber-renseignement du secteur privé, également ancien membre d’un service de renseignement français. La Corée du Nord excelle à assimiler les méthodes de hacking des autres, par exemple lorsque certaines techniques de la toute-puissante National Security Agency (NSA) américaine furent révélées sur Internet au printemps 2017.

Dès l’été 2009, des hackeurs nord-coréens étaient ainsi parvenus à mettre hors service les sites de la présidence, du ministère de la défense, du Parlement, de deux grandes banques et du premier portail Web de la Corée du Sud, lors d’une attaque menée selon un mode opératoire relativement basique, le « déni de service » : c’est-à-dire en inondant de requêtes automatiques l’accès à un site. Aux Etats-Unis, les pages Web de la Maison Blanche, du Pentagone et de la Bourse de New York avaient elles aussi été ciblées mais, mieux protégées, elles avaient tenu bon. S’inquiétant de cette évolution, la NSA était parvenue l’année suivante à pénétrer dans le réseau interne du renseignement nord-coréen, obtenant, selon la presse américaine, une meilleure visibilité sur l’organisation de cette cyberoffensive.

Nécessité existentielle

Rien qui ne puisse freiner les aspirations de la Corée du Nord, pour laquelle les attaques informatiques constituent l’arme du faible contre le fort par excellence. Elles illustrent la nature très spécifique d’un régime fondé sur une « mentalité d’assiégé », issue de la guerre de Corée (1950-1953), puis de la guerre froide. Pyongyang pense jouer sa survie dans sa capacité à tenir à distance la première puissance mondiale et son allié sud-coréen, l’une des économies les plus avancées de la planète, avec lequel il se partage la péninsule. Le pouvoir de nuisance relève, du point de vue nord-coréen, d’une nécessité existentielle.

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