cauchemar dans les arrière-cuisines de la finance

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Dans un univers aussi réglementé, banques et entreprises se doivent de se préparer au pire, un « no deal ». Cette semaine, c’est le coup de feu.

Par Isabelle Chaperon Publié aujourd’hui à 04h21

Temps de Lecture 3 min.

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Canary Wharf, le quartier des finances à Londres, en décembre 2018.
Canary Wharf, le quartier des finances à Londres, en décembre 2018. SIMON DAWSON / REUTERS

« C’est la course », reconnaît Noëlle Belmimoun, responsable juridique et conformité au sein de la trésorerie de l’aciériste ArcelorMittal. Alors que, vendredi 12 avril – sauf report de dernière minute –, le Royaume-Uni est censé sortir de l’Union européenne (UE), c’est le coup de feu dans les arrière-cuisines des grands groupes, banques, gestionnaires d’actifs ou entreprises d’investissement.

« La situation est kafkaïenne. Et très frustrante, car, faute de visibilité, nous sommes obligés d’analyser en profondeur la réglementation européenne et les messages des régulateurs pour, ensuite, prévoir le pire », témoigne Guillaume Cadiou, président du directoire du courtier Kepler Cheuvreux, qui détaille : « Un exemple, parmi d’autres, vendredi 5 avril, notre filiale britannique a adhéré au London Stock Exchange [LSE], alors que nous étions déjà membres à travers Kepler Cheuvreux SA. Grâce à notre modèle multi-local en Europe, nous pouvons offrir une continuité de service et ainsi éviter le risque de ne plus pouvoir acheter ou vendre des actions cotées au LSE pour le compte de nos clients européens. »

Dans un univers aussi réglementé que les services financiers, le Brexit sans accord se révèle un cauchemar. Vendredi, en effet, si aucune solution politique n’est trouvée, les entités agréées par le régulateur britannique FCA perdront le passeport financier qui leur permet de vendre à leurs clients des produits de trésorerie ou des couvertures de change dans toute l’UE. Un risque majeur pour l’économie européenne, car, si le Royaume-Uni dépend du continent pour s’approvisionner en insuline et même en papier toilette, l’inverse est vrai pour les services financiers : la City est l’usine principale de l’euro.

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Il a fallu, ces derniers mois, revoir toute la « tuyauterie » juridique. « La plupart des agents économiques ont pris, il y a deux ans, l’hypothèse d’un Brexit dur », relate Marc Perrone, associé du cabinet d’avocats Linklaters. Alors, pourquoi cette fébrilité persistante ? « Certains sont partis plus tard, d’autres ont changé de plan en cours de route. Et même ceux qui ont démarré très tôt ont sous-estimé le temps que ces procédures juridiques prendraient. »

Contrats transférés dans des filiales

Concrètement, les banques domiciliées au Royaume-Uni ont dû transférer leurs contrats associés à des clients européens dans des filiales en Irlande, en France ou en Allemagne. Plus de 1 000 milliards de livres sterling (1 161 milliards d’euros) d’actifs ont été basculés entre le référendum du 23 juin 2016 et le 28 février 2019, selon les chiffres du cabinet EY.

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