L’internement des Américano-Japonais en 1942, la faute qui hante les mémoires

0
207

[ad_1]

Trois membres du Congrès d’origine asiatique ont déposé un projet de loi interdisant l’incarcération de citoyens américains sur la base de leur origine ou de leur religion.

Par Corine Lesnes Publié aujourd’hui à 04h07

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le camp d’internement de Manzanar, situé près d’Independence (Californie), en 2015.
Le camp d’internement de Manzanar, situé près d’Independence (Californie), en 2015. JUSTIN SULLIVAN / AFP

LETTRE DE SAN FRANCISCO

C’est un endroit désolé, au pied du mont Whitney (4421 m), sur le flanc est de la Sierra Nevada. On y arrive par la route californienne 395 qui descend du parc national du Yosemite et file vers la Vallée de la mort. Pendant la seconde guerre mondiale, le camp de Manzanar a été le théâtre de l’un des épisodes les moins glorieux de l’histoire des Etats-Unis : l’internement de 11 000 résidents américains d’ascendance japonaise, en vertu d’un décret pris en 1942 par le pourtant très progressiste président Franklin Roosevelt.

Manzanar fut l’un des dix camps d’internement ouverts par l’armée pour « reloger » les Nippo-Américains, soupçonnés de pencher du côté de l’ennemi du fait de leurs seules origines. Au total 120 000 hommes, femmes et enfants, avocats, commerçants, écoliers, honorables habitants de la côte ouest, furent détenus plusieurs années à titre préventif, parfois jusqu’en 1945. Sans procès ni avocat ni possibilité de recours en justice alors que deux tiers d’entre eux étaient de nationalité américaine. Après la guerre, il apparut que, sur les dix individus condamnés pour espionnage au profit du Japon, aucun n’était d’origine nippone.

Lire aussi Ces images de Japonais internés que l’Amérique ne voulait pas voir

Esprit de division

Depuis quelques années, la mémoire s’est réveillée sur cet épisode sombre. Dans une dizaine d’Etats, le 19 février est devenu un « jour du souvenir », en mémoire du décret 9066 du 19 février 1942, qui, dix semaines après le bombardement japonais sur Pearl Harbor, donna à l’armée toute latitude pour établir des « zones d’exclusion militaire » dans l’Ouest et en interdire l’accès aux civils de leur choix.

La presse interroge les témoins de l’époque, il en reste quelques-uns, ou leurs enfants, qui décrivent cette journée de 1942 où les familles ont empaqueté les effets indispensables après avoir eu dix jours pour se défaire de tout le reste : emploi, maison, meubles, vendus à bas prix, confiés aux églises ou aux voisins.

L’acteur George Takei (Star Trek), par exemple. A 81 ans, il a raconté ses souvenirs dans un texte publié sur le site de CNN. Il avait 5 ans quand des soldats sont venus, en armes, frapper à la porte de la maison familiale à Los Angeles. Il n’a rien oublié des pleurs de sa mère et du fait qu’elle avait réussi à emporter une petite machine à coudre pour repriser les vêtements des enfants. « Je suis de plus en plus inquiet de voir que nous nous dirigeons vers un avenir où quelque chose comme cela pourrait de nouveau arriver », indique-t-il.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: