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Avec près de 15 000 cas actifs, l’infrastructure sanitaire du royaume frôle la saturation. Pour freiner la propagation du covid-19, les autorités marocaines multiplient les mesures restrictives.
Pas moins de sept quartiers bouclés à Casablanca, fermeture des plages à Skhirat et à Temara, restrictions d’accès aux villes de Marrakech, Fès et Tanger… depuis plusieurs semaines les Marocains font face à de nouvelles dispositions sécuritaires qui limitent leurs déplacements. Celles-ci se durcissent de plus en plus et évoluent au jour le jour, forçant les citoyens à vivre un interminable jeu de piste.
« Désormais ce sont les walis et gouverneurs qui ont toute la latitude pour décider de boucler tel ou tel quartier, ou encore de décréter des restrictions ou la fermeture de certains commerces », nous explique un élu local. « Mais de telles décisions sont prises en concertation avec les autorités sanitaires et sont justifiées par l’évolution de la pandémie dans leurs territoires respectifs », plaide-t-il.
Depuis les fêtes de Aid Al Adha, une recrudescence du nombre des cas a été observés. Rien que durant la semaine écoulée, les records de testés positifs et de décès ont été battus à deux reprises : 1776 cas, le 15 août et 33 morts, trois jours plus tard. « Avec 9264 tests positifs la semaine dernière, nous avons enregistré plus de cas que ceux diagnostiqués durant les trois premiers mois de la pandémie », nous explique un médecin réanimateur.
À Casablanca on frôle la saturation
Ce nombre de patients positifs au Covid-19, cumulé sur sept jours et rapporté à la population (dit taux d’incidence) atteint des proportions alarmantes dans certaines préfectures : 97 pour 100 000 habitants à Marrakech, 76 à Beni Mellal, 50 à Tanger, alors qu’il est de 26 cas pour 100 000 habitants au niveau national.
Au total, le Maroc comptabilise désormais près de 15 000 cas actifs (au 20 août) ce qui suscite évidemment l’inquiétude des autorités sanitaires, conscientes que la capacité hospitalière du royaume dépasse à peine les 23 000 lits. Dans la région de Casablanca, qui enregistre le plus grand nombre de cas, on frôle la saturation avec un taux d’occupation de près de 85 %. Le ministre de la Santé ne cesse de décrire la situation épidémiologique de « préoccupante », tandis que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme que « le Maroc devrait faire plus pour inverser la tendance haussière ».
La priorité doit être donnée à la précocité de l’initiation du traitement
Pour faire à la nouvelle vague, le royaume devait adapter son protocole de soin. Le comité consultatif scientifique a approuvé le 6 août dernier, un protocole thérapeutique permettant la prise en charge à domicile des cas stables et bénins, avec évidemment une batterie de mesures à respecter. Mais la mesure ne fait pas l’unanimité chez les professionnels.
La Société marocaine de médecine d’urgence et la Société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation ont émis de sérieuses réserves sur la décision du ministère. Dans une lettre adressée au ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, ces deux organisations professionnelles expliquent que « la priorité doit être donnée à la précocité de l’initiation du traitement (…) ce qui implique un diagnostic précoce, une prise en charge urgente et un suivi rapproché des cas actifs et cas contacts ».
Deux fois plus de décès
En d’autres termes, les réanimateurs redoutent que les complications soudaines qui surviennent dans certains cas ne soient prises en charge tardivement. « Le nombre de décès a d’ailleurs été deux fois plus importants durant les trois derniers mois, comparativement aux trois premiers mois de la pandémie », analyse notre source.
Ayant déjà fait plus 743 morts dans le royaume, le coronavirus risque de faire encore plus de victimes. Les dernières statistiques font état de 201 cas en réanimation, dont 59 sous respirateur. Et même si la disponibilité des lits de réanimation ne semble pas beaucoup inquiéter – grâce au renforcement de la capacité à plus de 3000 unités au début de la pandémie – c’est l’insuffisance en ressources humaines qui pose problème.
En déplacement à Marrakech mercredi soir, le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb a annoncé des mesures de réorganisation hospitalière pour permettre aux différents établissements de la ville ocre, submergés, de réaliser des tests et d’accueillir aux mieux les patients atteints de Covid-19 et les autres. Parmi ces mesures, l’extension de l’hôpital Ibn Zohr, à présent dédié aux cas suspects et au dépistage du coronavirus.
Le secteur public au Maroc ne compte pas plus de 200 réanimateurs
« Le secteur public au Maroc ne compte pas plus de 200 réanimateurs », rappelle en substance le Dr Jamel Eddine Kohen, président de la Fédération nationale d’anesthésie réanimation, dans un entretien accordé à Médias24. Dans les semaines à venir, le Maroc risque d’avoir besoin de renforts substantiels en réanimateurs pour un suivi optimal des cas en détresse.
Contrôles inopinés dans les restaurants et marchés
Avant d’en arriver là, les autorités redoublent d’efforts afin de limiter la propagation du virus. Dans les espaces publics, on ne badine plus avec le port du masque. Un décret a été promulgué pour verbaliser les citoyens qui n’adoptent pas ce geste barrière.
Les cafés, les restaurants et les marchés sont souvent soumis à des contrôles inopinés pour s’assurer du respect de la distanciation sociale. Les actions de sensibilisation se poursuivent également afin d’inciter les Marocains de limiter leurs déplacements. Un air de reconfinement semble planer, même si la réalité socio-économique rend une telle option quasi-impossible.
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