L’Allemagne discute d’une réduction du temps de travail dans l’industrie

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Jörg Hofmann, président du syndicat IG Metall, en 2015.

Pour sauver les emplois, faut-il réduire durablement le temps de travail ? C’est ce que défend Jörg Hofmann, le président du syndicat IG Metall (2,3 millions de membres), qui redoute un automne dramatique pour les emplois dans l’industrie. La semaine de quatre jours pour tous pourrait permettre de « conserver les emplois dans l’industrie au lieu de les détruire, » défend-il. Le sujet pourrait être au cœur des prochaines négociations salariales de la branche.

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La semaine de quatre jours revient régulièrement dans le débat allemand. En 2018, un « droit à la semaine de 28 heures » pendant deux ans avait été négocié par IG Metall pour offrir plus de flexibilité aux salariés de l’industrie, notamment aux femmes. La semaine de quatre jours avait surtout été adoptée en 1994 chez Volkswagen, lui permettant de sortir de l’ornière. Pour IG Metall, la mesure pourrait être utilisée dans la crise actuelle, dont les effets sur l’emploi pourraient être bien plus destructeurs que celle de 2009. Elle survient en effet au moment où l’industrie allemande est en pleine transition technologique vers le numérique et le moteur électrique. « La semaine de quatre jours serait la réponse à la transition actuellement en cours dans certaines branches comme l’automobile », soutient M. Hofmann.

A court de liquidités

IG Metall est convaincu que maintenir les employés en poste en réduisant leur temps de travail est une méthode qui a fait ses preuves et qui est avantageuse pour les entreprises. En 2010, les mesures de chômage partiel avaient permis aux entreprises allemandes de se relever très rapidement, sans grosse destruction d’emplois, en profitant au bon moment de la forte demande asiatique de véhicules et biens d’équipement.

Mais cette fois-ci, la crise pourrait durer nettement plus longtemps et les entreprises se retrouver à court de liquidités. Daimler, ZF et Bosch négocient donc actuellement des réductions du temps de travail avec leurs salariés. Jörg Hofmann suggère que toutes les entreprises adoptent les mêmes mesures, mais avec une compensation salariale. « Il faut que les salariés puissent se le permettre », insiste-t-il.

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La proposition est loin de faire l’unanimité au sein du patronat. Les entreprises de taille moyenne ne survivront pas, redoutent certains experts. « L’économie allemande subit actuellement un gigantesque choc de productivité », a déclaré le président de la fédération patronale BDA, Steffen Kampeter. « Une semaine de quatre jours ne ferait que renforcer ce choc », redoute-t-il, assurant que « la crise ne peut être surmontée qu’avec davantage de travail et de sécurité pour les salariés ». Pour Michael Hüther, directeur de l’institut économique de Cologne, proche du patronat, la semaine de quatre jours avec compensation salariale « ne serait rien d’autre que la prolongation de la crise, et donc une capitulation devant elle ».

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