Le mouvement de protestation s’embrase au Soudan

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Des coups de feu ont été tirés lundi 8 avril à Khartoum entre forces de sécurité et opposants au régime d’Omar Al-Bachir.

Par Jean-Philippe Rémy Publié aujourd’hui à 11h22, mis à jour à 11h22

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Manifestation contre le gouvernement à Khartoum, le 6 avril.
Manifestation contre le gouvernement à Khartoum, le 6 avril. STRINGER / AFP

Rien ne les avait arrêtés. Ni les barrages des forces de sécurité – éléments issus des services de renseignement ou de différentes milices proches du pouvoir –, qui avaient bloqué les ponts de la capitale soudanaise, ni la menace de violences, d’arrestations ou de tirs. Des dizaines, peut-être des centaines de milliers de personnes ont déferlé dans Khartoum pendant tout un week-end, les 6 et 7 avril, pour se regrouper devant le quartier général des forces armées et appeler la troupe , dans une ambiance de célébration, à rejoindre le mouvement de protestation initié le 19 décembre et réclamant le départ du président, Omar Al-Bachir, ainsi que l’instauration d’une transition.

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Pendant deux jours et deux nuits, une fête s’est allumée dans la capitale, que plus personne ne semblait espérer au Soudan. Avec les premiers coups de feu tirés lundi matin, 8 avril, par les forces de sécurité (FSR) devant le quartier général, le réel est revenu comme une gifle. Un organisateur des manifestations témoigne depuis Khartoum : « Les forces de sécurité ont tenté d’attaquer les manifestations arrivant par le nord, mais les militaires ont pris le parti des manifestants et ont aussi ouvert le feu. Il y a des blessés, ils ont été emmenés à l’hôpital [un établissement qui a soigné les blessés depuis le début de la contestation et dont le directeur a été récemment contraint de quitter son poste], mais là-bas, les forces de sécurité ont mené une nouvelle attaque à l’intérieur avec des gaz lacrymogènes. »

Mouvement de révolte clandestin

Pendant ce temps, la situation devant l’état-major était en plein suspens. Après presque quatre mois de manifestations réprimées par les forces de sécurité, les organisateurs, réunis dans la clandestinité au sein de l’Association des professionnels du Soudan, avaient décidé de lancer, samedi, un mot d’ordre de marche en direction du quartier général des forces armées, dans le centre de Khartoum.

Depuis plus de cent jours, le Soudan vivait enfermé dans une forme de mouvement de révolte clandestin. Et puis, samedi 6 avril, tout a craqué, et la détermination des manifestants, à Khartoum mais aussi dans d’autres villes du Soudan, est apparue de plus en en plus visible à mesure que grossissait la foule devant le siège de l’armée, et que s’instaurait un climat de fête, jour et nuit. Avec les tirs de lundi matin, tout change. Désormais, deux camps se font face dans Khartoum.

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Des images collectées par des sources proches du mouvement de protestation montrent les pick-up de l’unité de la Force de réaction rapide 5RSF du colonel Muhammad Hamdane Daglo dit « Hemetti ». On distingue, sur certains clichés, leurs uniformes, et leur type d’armement, ainsi que la couleur claire de leurs uniformes. En face d’eux, des unités de l’armée ont pris place, et font usage de leurs armes, sans qu’il puisse être établi s’ils agissent en rupture ou en accord avec leur hiérarchie.

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