l’annexion de la Cisjordanie, ultime promesse électorale de Nétanyahou

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Le premier ministre israélien brise un tabou pour séduire l’extrême droite, à l’issue d’une campagne tendue et délétère contre Benny Gantz.

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 11h22

Temps de Lecture 5 min.

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Benyamin Nétanyahou, à Ramat Gan, le 4 mars.
Benyamin Nétanyahou, à Ramat Gan, le 4 mars. AMIR COHEN / REUTERS

Une campagne épileptique, animée par des scandales et des mensonges calculés. Des sondages incertains et sans dynamique claire, qui en disent autant sur la force des convaincus que les affres des indécis. Et puis le grand final. Décidé comme en 2015 à mobiliser la droite, Benyamin Nétanyahou a brisé un tabou personnel, à trois jours des élections législatives du 9 avril, sortant de l’ambiguïté qu’il aimait entretenir.

Pour la première fois, sur la chaîne Channel 12, le premier ministre israélien a confié qu’il organiserait, en cas de réélection, l’annexion de territoires palestiniens en Cisjordanie. « J’étendrai la souveraineté israélienne, mais je ne fais pas de distinction entre les blocs de colonies et celles qui sont isolées. De mon point de vue, chaque colonie est israélienne. »

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La traduction géographique et législative de ces propos n’est pas d’actualité. Mais ils légitiment un projet encore marginal il y a dix ans. Le calcul immédiat est simple : éviter l’éparpillement des voix à droite, en faisant une promesse au camp messianique. Dans les sondages, la formation de M. Nétanyahou, le Likoud, et celle de l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, Bleu Blanc, se tiennent en quelques points, dans un ordre imprévisible. Pour former une coalition, la capacité des petits partis à franchir la barre fatidique des 3,25 % sera décisive. De ce point de vue, le bloc de droite paraît mieux armé.

« Il n’y a plus d’idées »

Le coup d’éclat du premier ministre situe l’enjeu réel de ce scrutin : le devenir de la démocratie et de l’Etat de droit. L’annexion n’est pas lointaine ; elle est en route. Fin décembre 2017, le comité central du Likoud avait voté en faveur de constructions sans restrictions dans les colonies en Cisjordanie et de l’application de la souveraineté israélienne.

Selon l’ONG Yesh Din, 60 projets de loi ont été déposés en ce sens à la Knesset depuis 2015, permettant d’étendre les prérogatives du Parlement en territoires occupés. Huit ont pris force de loi. La division entre Gaza et la Cisjordanie, le soutien absolu de l’administration Trump à « Bibi » : tout joue en faveur d’un basculement déjà esquissé. Il va de pair avec l’assaut donné par la droite contre la police et la Cour suprême, et plus largement contre les « élites », ce mot-valise dans lequel sont confondues les ONG documentant l’occupation, la gauche et la presse critique.

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