En Russie, Kremlin et opposants gardent les yeux rivés sur la Biélorussie

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Le président russe Vladimir Poutine et homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko, à Saint-Pétersbourg, le 18 juillet 2019.

Dimanche 9 août, à une heure de la fermeture du bureau de vote de l’ambassade de Biélorussie en Russie, plusieurs centaines de personnes attendaient encore de pouvoir voter pour choisir leur président. L’ambassade ralentissait le flux d’électeurs pour limiter le nombre de voix en faveur de l’opposition… Dans une ambiance électrique, avec une file s’étalant sur un kilomètre dans le centre de Moscou, les policiers russes décidaient alors d’appeler des renforts.

Dans tout le quartier, des cris, des passeports biélorusses levés en l’air, des coups de klaxon de soutien et l’hymne de la révolte, Peremen (« changement »), qui retentissaient des habitacles des voitures. Tout ce que la police russe redoute. En une heure de temps, les agents ont renvoyé ces votants devenus manifestants chez eux. Depuis, les Biélorusses se donnent quotidiennement rendez-vous devant l’ambassade.

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« Décalez-vous s’il vous plaît, il ne faut pas déranger le passage », lance discrètement Ksenia, 28 ans. Perchée sur une paire de patins à roulettes, cette jeune Biélorusse connaît le fonctionnement des forces de l’ordre russes. Un bout de trottoir bloqué peut valoir une arrestation. « Je ne suis pas du genre à manifester mais maintenant je n’ai plus peur. Tout ce sang dans les rues, ces images de torture me restent en tête et m’ont poussée à venir », raconte-t-elle. Depuis dimanche, de 100 à 300 personnes se retrouvent tous les soirs devant le consulat, chaque jour repoussées un peu plus loin du bâtiment par la police. « Mes amis russes suivent tout ça de près. On se dit que ce scénario se répétera chez d’autres dictateurs de la région, il suffit d’être patient. En attendant, nous participons à la diffusion des preuves des crimes du président biélorusse et de son gouvernement sur Internet », explique la manifestante dont un proche vient d’être emprisonné à Minsk après avoir manifesté.

Emotion sur les réseaux sociaux

L’opposition russe ne cache pas son excitation de voir son voisin réaliser sa petite révolution. L’opposant Alexeï Navalny tweete quotidiennement sur les similitudes qu’il estime voir entre les situations russe et biélorusse. Sept mille kilomètres plus à l’est, les habitants de Khabarovsk, mobilisés depuis trente-quatre jours contre l’arrestation de leur gouverneur, Sergueï Fourgal, voient en la Biélorussie un espoir. « Une manifestation peut être pacifique, digne et faire parler d’elle dans le monde entier. Khabarovsk et la Biélorussie l’ont prouvé. Le reste ne dépend que de l’attitude des autorités », estime une chaîne Telegram utilisée depuis un mois pour mobiliser les habitants de l’Extrême-Orient russe.

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