Au Brésil, plus de 105 000 morts et un président « guéri grâce à la chloroquine »

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Prière catholique après la désinfection du site du Christ rédempteur, à Rio de Janeiro (Brésil), le 13 août.

Une page blanche pour le quotidien Estadão de São Paulo, un montage photo de visages pour O Globo, une tombe en noir et blanc pour Folha de São Paulo ; avec à chaque fois, un même chiffre affiché à la « une » : 100 000 morts. Dimanche 9 août, les principaux journaux brésiliens ont souligné, à leur façon, ce seuil symbolique dans la progression de l’épidémie due au Covid-19.

Du côté des autorités, le Congrès et le Tribunal suprême fédéral ont décrété quatre jours de deuil officiel, « en solidarité avec toutes les victimes, et pour être un des jours les plus tristes de notre histoire récente », a déclaré le président du Sénat, Davi Alcolumbre. A contrario, le président Jair Bolsonaro a d’abord rendu hommage, sur les réseaux sociaux, à l’équipe de football Palmeiras pour sa victoire au championnat de São Paulo, samedi 8 août. Quelques heures plus tard, il partageait une publication de son secrétariat à la communication, qui assurait « regretter les décès dus au Covid, ainsi qu’à d’autres maladies » et que « ce gouvernement donne tout pour sauver des vies ».

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Une affirmation qui fait sortir de ses gonds Gulnar Azevedo e Silva, professeure d’épidémiologie à l’Institut de médecine sociale de l’université de Rio de Janeiro : « Une partie de ces 100 000 décès [105 463 au 13 août] aurait pu être évitée avec une politique intégrée entre municipalités et Etat fédéral pour expliquer à la population ce qu’il fallait faire pour affronter ce virus. Au lieu de cela, nous avons un président qui nie la gravité du virus, refuse les mesures d’isolement, provoque des agglomérations et fait la promotion de la chloroquine comme “remède miracle” au Covid-19. »

Génocide et crime contre l’humanité

Le Brésil a légèrement aplani la courbe des transmissions dans les grandes villes et le nord du pays, mais ce sont désormais le sud et l’ouest qui sont touchés de plein fouet. « Si nous continuons ainsi, avec près de 1 000 morts par jour, estime Maria Amélia Véras, épidémiologiste et membre de l’Observatoire scientifique sur le Covid, nous allons doubler ce chiffre dans environ trois mois. » Au total, le nombre officiel de contaminations – certainement sous-estimé – dépasse désormais 3,2 millions de cas dans un pays de 210 millions d’habitants.

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La veille de ce cap fatidique des 100 000 morts, Jair Bolsonaro, sans masque, serrait des mains parmi la foule, au cours d’une visite dans l’Etat de São Paulo. L’avant-veille, lors de son live hebdomadaire, il affirmait que la chloroquine l’avait guéri du Covid-19, comme plusieurs de ses ministres. Le président ne semble en rien préoccupé par la plainte déposée contre lui à la Cour pénale internationale de la Haye, le 26 juillet, par une soixantaine d’organisations sociales et de syndicats représentant près d’un million de médecins – une plainte qui a, certes, peu de chances d’aboutir.

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