Le Pérou, durement touché par l’épidémie, doit faire face également à une crise politique

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Un employé funéraire désinfecte la maison d’une victime du Covid-19 dans le village péruvien d’Acora, près de la frontière avec la Bolivie, le 9 août.

« Ce n’est, et ce ne sera jamais, le moment de jouer avec le destin du pays. » Le président péruvien, Martin Vizcarra, en lutte depuis cinq mois contre une pandémie qui semble ne laisser aucun répit au pays sud-américain (4 000 morts ont été enregistrés en une seule journée jeudi 13 août), a vu un nouveau front s’ouvrir ces derniers jours. La crise sanitaire s’est doublée d’une crise politique le 4 août, lorsque le Congrès a voté une motion de censure contre le cabinet du premier ministre, Pedro Cateriano, à qui il reprochait, entre autres, sa réponse face au Covid-19.

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Deux jours plus tard, le chef de l’Etat a nommé un nouveau cabinet : Walter Martos, général à la retraite et ministre de la défense, est devenu premier ministre. Trois autres ministres ont été remplacés. « Ce n’est pas le moment de la division, mais de l’unité et du consensus », a martelé le président, le 6 août, en présentant son nouveau cabinet, approuvé par le Congrès cinq jours plus tard.

L’affrontement entre les pouvoirs exécutif et législatif, au Pérou, ne date pas d’hier. Mais le contexte sanitaire rend la crise politique plus aiguë. Alors que le nombre de nouvelles contaminations avait chuté début juillet, à environ 3 000 par jour, il est reparti à la hausse ces dernières semaines, affichant des chiffres records que l’on n’avait pas vus depuis deux mois : jeudi 13 août, presque dix mille cas de plus ont été déclarés en vingt-quatre heures. « C’est la même vague, qui n’a jamais disparu, et qui reprend vigueur aujourd’hui », avance Ciro Maguiña Vargas, médecin infectiologue, professeur à l’université Cayetano-Heredia de Lima et vice-président du Collège médical.

Nombre officiel de morts sous-estimé

Le dernier bilan, au 13 août, faisait état de plus d’un demi-million de cas et plus de 25 600 morts. Soit 800 morts par million d’habitants. Ce qui fait du Pérou le triste détenteur de la deuxième place mondiale en termes de morts en proportion de la population : 800 par million d’habitants, juste après la Belgique (866) et devant le Royaume-Uni (703) et l’Espagne (611). Le Pérou est ainsi devenu le troisième pays d’Amérique latine en termes de décès dus au coronavirus, derrière le Brésil et le Mexique – mais le premier si l’on rapporte les chiffres à la population.

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Un drame qui pourrait être encore pire, les experts s’accordant à dire que le nombre officiel de victimes, malgré les nombreux tests réalisés, est très sous-estimé. Les autorités sanitaires l’ont elles-mêmes reconnu : la surmortalité entre mars et juillet, par rapport à la même période de 2019, dépasse les 30 000 morts, dont une bonne partie pourrait être attribuée au Covid-19. La ministre de la santé, Pilar Mazzetti, a d’ailleurs averti, dans un effort de transparence, que le nombre de morts dus au virus pourrait dépasser 44 000. Soit 1 370 morts par million d’habitants, et un taux de mortalité de 8 %…

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