L’euthanasie entre avec force dans la campagne électorale espagnole

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Touchée par le geste d’un homme ayant filmé le suicide assisté de son épouse, le pays débat une nouvelle fois d’une loi sur le sujet.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 04h25

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Manifestation de soutien à Angel Hernandez, à Madrid (Espagne), le 5 avril.
Manifestation de soutien à Angel Hernandez, à Madrid (Espagne), le 5 avril. PAUL WHITE / AP

LETTRE DE MADRID

« Maria José, le moment que tu désirais tant est arrivé. Je vais t’aider. Je vais te prêter mes mains. Tu es décidée ? », demande Angel Hernandez à son épouse sur une vidéo filmée jeudi 4 avril et dont des extraits ont été diffusés par la presse espagnole ces derniers jours. « Oui », articule péniblement Maria José Carrasco, 62 ans, visage émacié, souffle court, atteinte depuis 30 ans de sclérose en plaques. Son mari lui donne alors un verre avec une paille. D’abord rempli d’eau, afin de s’assurer qu’elle peut l’avaler. Avant d’y verser un barbiturique, du Pentobarbital de sodium, acheté sur Internet, et de lui prendre tendrement la main.

En octobre 2018, Mme Carrasco avait demandé à mourir devant les caméras de la télévision publique espagnole TVE. Et son mari affirme l’avoir déjà empêché de se suicider il y a vingt ans. Jeudi 4 avril, après la mort de son épouse, M. Hernandez, 69 ans, a été placé en garde à vue pour un possible homicide.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Ouvrir la porte à la légalisation de l’euthanasie, n’est-ce pas encourager cette pratique ? »

Opportunisme et surenchère

Son histoire, bouleversante, a placé le débat sur le suicide assisté et l’euthanasie au cœur de la campagne pour les élections législatives anticipées du 28 avril. Alors même qu’il semblait sur le point d’être réglé lors de la précédente législature. Et l’aurait sans doute été si les partis politiques n’avaient pas joué, ces derniers mois, le blocage, l’opportunisme ou la surenchère.

« Je suis bouleversé par l’affaire de Maria José, a publié le chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, sur le réseau social Twitter. Cela aurait pu être évité. PP [le Parti populaire, droite] et Ciudadanos ont bloqué à 19 reprises l’initiative parlementaire du Parti socialiste visant à réguler l’euthanasie. Mon engagement est ferme : si j’ai une majorité parlementaire ce droit sera reconnu », a-t-il ajouté, provoquant des critiques sur l’utilisation de ce drame à des fins électoralistes.

En juin 2018, le Parlement a effectivement approuvé par une large majorité une proposition de loi du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) visant à réguler le suicide assisté. Seul le Parti populaire a voté contre ce texte qui définissait l’euthanasie comme un « droit individuel » auquel pouvaient avoir recours ceux qui souffrent d’« une maladie grave ou incurable avec un pronostic vital limité » ou « un handicap grave, chronique et irréversible », qui provoque « une souffrance insupportable ».

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