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Soixante-cinq migrants sur quatre embarcations de fortune secourus dans les eaux britanniques dimanche 9 août ; 151 autres sur quinze bateaux la veille ; 146 et 235 migrants, encore, les deux jours précédents… Depuis le début de l’été, les bateaux d’immigrés clandestins tentant la traversée de la Manche pour se rendre au Royaume-Uni se multiplient.
Profitant du beau temps et de la mer calme, ils embarquent au petit matin des plages françaises et tentent de rejoindre les côtes anglaises, distantes d’une trentaine de kilomètres au passage le plus étroit. La plupart utilisent de petits canots pneumatiques motorisés, s’entassant dans des conditions dangereuses. Certains tentent même leur chance dans un simple kayak. Des hommes, des femmes, des enfants, certains en très bas âge, sont arrivés. Ils viennent d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan ou encore du Yémen…
Le soudain afflux de migrants a provoqué la colère des autorités britanniques, qui accusent en creux la France de fermer les yeux. Cultivant son image ultraconservatrice, Priti Patel, la ministre de l’intérieur, est montée à bord d’un patrouilleur des gardes-côtes britanniques lundi 10 août, arborant gilet de sauvetage et ton ferme : « Le nombre de migrants arrivant sur les côtes est absolument épouvantable et honteux. » Elle demande aux autorités françaises de tout faire pour rendre la traversée de la Manche « impraticable », d’une part en empêchant les départs des bateaux, et d’autre part en acceptant le retour des migrants qui auraient atteint les eaux britanniques. « La France et les autres Etats de l’UE sont des pays sûrs. Les vrais réfugiés devraient y demander l’asile, plutôt que de risquer leur vie et de violer la loi en venant au Royaume-Uni », estime-t-elle.
Filières de passeurs
Derrière l’écume politique, la réalité est pourtant que les autorités françaises et britanniques coopèrent étroitement sur la gestion des migrants depuis deux décennies. Le traité du Touquet, signé en 2003, a mis en place les bases de l’accord : les Français contrôlent la frontière et empêchent le passage des clandestins ; en échange, les Britanniques financent une partie des opérations.
En 2015, au plus fort de la crise européenne des réfugiés, le Royaume-Uni a ainsi payé pour le renforcement des barrières et de la sécurité autour du port de Calais et du tunnel sous la Manche. La traversée, que les clandestins effectuaient essentiellement à l’arrière de camions, est devenue beaucoup plus difficile.
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