Grand défenseur des indigènes d’Amazonie, l’évêque Pedro Casaldaliga est mort

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L’évêque Pedro Casaldaliga est mort le 8 août 2020, à 92 ans.

Le Brésil vient de perdre un de ses plus importants représentants de la théologie de la libération, « le plus radical et le plus cohérent, et ce dans les moindres détails », selon le frère dominicain français Xavier Plassat, qui a milité à ses côtés contre l’esclavage moderne. L’évêque émérite, poète, écrivain et militant Pedro Casaldaliga s’est éteint le 8 août, à 92 ans, des suites d’une embolie pulmonaire et après avoir lutté plus de quinze ans contre la maladie de Parkinson.

Ce Catalan d’origine, né en 1928, est devenu prêtre à 24 ans pour la congrégation des missionnaires clarétains, suivant, disait-il, l’exemple de son oncle prêtre, assassiné pendant la guerre civile. En 1968, il part comme missionnaire à Sao Felix do Araguaia, dans l’Etat du Mato Grosso, et ne quittera plus jamais ces terres amazoniennes, devenant un fervent défenseur des Indiens et des paysans sans terre, et un opposant implacable à la dictature militaire (1964-1985) et aux grands propriétaires terriens.

Lire aussi cet entretien en 2019 avec le chef indien Raoni : « Je suis fatigué de toutes ces promesses qui n’aboutissent pas »

Trois ans plus tard, il est nommé évêque et publie à cette occasion sa lettre pastorale « Une Eglise en Amazonie en guerre contre le latifundium et la marginalisation sociale », qui dénonce la politique de colonisation de l’Amazonie comme le moteur de l’esclavage moderne. Imprimée clandestinement à Sao Paulo, cette missive lui vaut l’admiration des autres religieux engagés et les foudres du régime. Il définit également sa théologie chrétienne comme une « option pour l’égalité fraternelle, pour les pauvres, les marginalisés, comme Jésus avait choisi ; affronter les forces du pouvoir si cela est nécessaire, comme Jésus avait affronté l’Empire romain. Un chrétien qui l’est vraiment, doit faire ses choix, c’est cela que nous nommons la théologie de la libération ».

Un chapeau de paille

Mgr Casaldaliga, qui voulait être appelé simplement Pedro, a renoncé à porter les accessoires de son statut : la mitre, la crosse et l’anneau d’or. Il leur préféra un anneau noir de palmier Tucum – un symbole utilisé depuis par les religieux de la théologie de la libération –, un chapeau de paille, et de simples habits ; un choix vestimentaire qui lui sauva la vie en 1976, quand il fut confondu avec le prêtre jésuite Joao Bosco Burnier, qui l’accompagnait en habit religieux au poste de police pour exiger la libération de prisonnières. Les balles policières tuèrent Burnier alors qu’elles étaient destinées à Casaldaliga ; une tragédie qui marqua sa vie et pour laquelle il organisa chaque année une « procession des martyrs » et bâtit un sanctuaire proche de l’endroit du crime.

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