Le mouvement de contestation se poursuit à Beyrouth

0
87

[ad_1]

De la fumée est causée par des cartouches de gaz lacrymogènes,  alors que les manifestants arrivent au centre-ville de Beyrouth, au Liban, le 8 août, pour prendre part à la première manifestation suite à l’explosion au port de la capitale libanaise.

Le centre-ville de Beyrouth a de nouveau plongé dans une ambiance insurrectionnelle, dimanche 9 août, aux abords du Parlement. Des heurts ont opposé manifestants et forces de sécurité, sur une artère où l’explosion qui s’est produite au port, cinq jours plus tôt, a soufflé les vitres. La veille, des milliers de Libanais avaient déjà exprimé leur colère et réclamé des comptes aux autorités, après la déflagration qui a fait au moins 158 morts et ravagé des centaines de milliers d’habitations.

« On n’a plus le choix que de descendre dans la rue. Beyrouth a été détruite. Les gens sont à bout de souffle », dit Sasha Rustom, manifestante de 27 ans, en s’éloignant des gaz lacrymogènes des forces de sécurité, qui s’intensifient au fil des heures. « Il faut que tout le gouvernement démissionne, réclame-t-elle depuis la place des Martyrs, plongée dans l’obscurité. Mais pas pour voir réapparaître les mêmes têtes qui ont gouverné ces dernières dizaines d’années : on n’a plus envie de faire confiance, on ne veut plus donner une chance à ceux qui se sont montrés incompétents et malhonnêtes. »

Sasha Rustom, 27 ans,  sur la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, au Liban, le 9 août.

Comme la veille, les manifestants ont été délogés du centre-ville en début de soirée. Mais Rihab Abdelkhalek, une professeure d’arabe qui a perdu son travail en raison de la crise économique, est déterminée à revenir dans les prochains jours. « L’explosion du port est un massacre, dont les responsables doivent répondre. Tous les politiciens, quelle que soit leur affiliation, gardent le silence, et cela ne m’étonne pas : ils ont peur pour leur fauteuil. On ne veut plus de leurs magouilles pour le pouvoir. On veut construire un nouvel Etat. »

Un cabinet de technocrates

Des médias libanais spéculent sur une chute imminente du cabinet dirigé par Hassan Diab, Deux ministres ont déjà annoncé leur démission, dimanche, dont la ministre de l’information, également porte-parole, Manal Abdel Samad, face à la « magnitude de la catastrophe » et « par respect pour les martyrs et les douleurs des blessés, des disparus et des déplacés ».

Rihab Abdelkhaleq sur la place des Martyrs au centre-ville de Beyrouth, au Liban, le  9 août.

Se présentant comme un cabinet de technocrates, le gouvernement d’Hassan Diab a surtout été formé, l’hiver dernier, pour servir de fusible, alors que le Liban s’enfonçait dans une grave crise économique et faisait face à un soulèvement populaire. Ses membres ont été choisis ou avalisés par le camp du Hezbollah et de ses alliés – le président, Michel Aoun, et le président du Parlement, Nabih Berri. Ces derniers se sont assurés de garder la main sans apparaître en première ligne, tandis que leurs rivaux, de l’ex-premier ministre Saad Hariri au chef des Forces libanaises, Samir Geagea, choisissaient de rester en dehors. Plusieurs de ces forces ont montré leur détermination à maintenir le système politico-financier en place, comme l’ont illustré les disputes lors des négociations avec le Fonds monétaire international pour un plan de sauvetage.

Il vous reste 53.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: