dans Beyrouth en ruines, une nuit d’horreur et de sidération

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Publié aujourd’hui à 10h59, mis à jour à 13h05

Des voitures se sont garées en catastrophe. Des hommes et des femmes en sortent en courant, crient, implorent les soldats déployés devant l’un des accès menant au port de Beyrouth de les laisser passer. Mais l’officier reste ferme. Il y a trop de morts et de blessés sur le site de la terrifiante explosion qui a secoué la capitale libanaise, mardi 4 août, en fin d’après-midi. La route n’est ouverte qu’aux secours et aux véhicules militaires qui filent à toute allure.

Ziad, la cinquantaine, n’a pas pu franchir le cordon de sécurité. Il a les larmes aux yeux : « Mon frère travaille au port, je suis toujours sans nouvelles de lui. » Il tente, encore et encore, de l’appeler. Il voudrait que quelqu’un le rassure. En cet instant, personne ne le peut. Des colonnes de fumée montent dans le ciel, d’incessantes sirènes d’ambulance retentissent dans une ville sidérée, pétrifiée. Le bilan des victimes n’a cessé de grimper : mercredi matin, on compte plus de 100 morts et près de 4 000 blessés. Le bilan est provisoire.

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Le 4 août 2020 comptera parmi ces jours de sang et d’horreur dont les Libanais se souviendront à jamais. Chacun se rappellera de ce qu’il faisait peu après 18 heures, lorsqu’une gigantesque explosion a retenti et s’est fait entendre bien au-delà du centre de la ville, dont le port est tout proche. Pour Akram Al-Moussaoui, ce sera ce moment où il s’apprêtait à rejoindre son domicile à Chiyah, dans la banlieue de Beyrouth. « Parce qu’on a peu de travail en ce moment, j’étais parti plus tôt de mon bureau, en face du port. A une demi-heure près, c’était peut-être fini pour moi. Je suis effondré pour tous ceux qui étaient dans le secteur, et qui y sont morts », dit-il, devant les locaux de son bureau qui ne ressemble plus qu’à un magma de bois, de fer et de câbles.

Une photo prise par un drone montre la scène après l’explosion au port maritime de Beyrouth, au Liban, le 5 août.

2 750 tonnes de nitrate d’ammonium

Mardi soir, il y a eu d’abord une première explosion, suivie d’un nuage de fumée. Il a grossi, s’est strié de flammes, avant qu’une fulgurante détonation ne retentisse, entendue jusque dans les montagnes de l’arrière-pays beyrouthin, et qu’un énorme champignon ne s’élève, rougeoyant, dans le ciel. Ressentie jusqu’à Chypre, à 200 kilomètres, la détonation a suscité des scènes de panique dans de nombreux quartiers. « J’ai eu une peur bleue », dit Mahfouz, Syrien de 25 ans, ancien ouvrier au port, qui se trouvait à proximité. Des cris, des plafonds qui s’effondrent, des éclats de verre qui blessent les habitants dans leurs maisons. Et ce sentiment de n’avoir jamais vécu rien de tel, dans une ville qui a pourtant eu son lot de lourds malheurs, d’attentats et de scènes de guerre. Le souffle avait la force d’un séisme.

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