En Biélorussie, Alexandre Loukachenko promet de s’accrocher au pouvoir

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Des soldats biélorusses, devant les portraits des candidats à l’élection présidentielle, dans un bureau de vote à Minsk, le 4 août.

Solennel, impassible, puis brutal et menaçant, Alexandre Loukachenko a prévenu, mardi 4 août, devant un parterre de députés, élus locaux et ambassadeurs, que son temps n’était pas encore révolu. Directeur de kolkhoze du temps de l’URSS, l’homme qui gouverne la Biélorussie depuis plus d’un quart de siècle n’ignore rien du tumulte qui agite son pays.

A l’approche de l’élection présidentielle du 9 août, sa rivale, Svetlana Tsikhonovskaïa, épaulée par deux autres femmes, Veronika Tsepkalo et Maria Kolesnikova, s’exprimant au nom d’hommes politiques exilés ou emprisonnés, galvanisent les foules avec pour seul programme de mettre fin au règne de l’autocrate et d’organiser des élections libres. A Minsk et dans la province biélorusse, on se plaît déjà à rêver d’une nouvelle ère. Sans Loukachenko.

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« Nous ne vous donnerons pas le pays », leur a répondu le président, en ce jour d’ouverture des urnes au vote anticipé pour ceux qui ne peuvent se déplacer dimanche. En dépit de ses dérives autoritaires, le chef d’Etat, 65 ans, a longtemps été un président bien-aimé. Neutralisant les médias et l’opposition, distribuant les subsides, modernisant les campagnes, il apparaissait aux yeux du « petit peuple » tel un protecteur, un homme qui avait évité à la Biélorussie de sombrer dans le chaos lors de l’effondrement de l’empire soviétique.

Law enforcement officers detaining journalists who were on assignment are photographed by a Reuters photographer a moment before his detention, in Minsk, Belarus July 28, 2020. All members of the media were released after being brought to and questioned at a local police station.  REUTERS/Vasily Fedosenko

Un leader qui savait aussi tenir tête au voisin russe et à ses penchants expansionnistes. Aujourd’hui, les caisses de l’Etat sont vides, la crise ronge l’économie depuis des années. Et Loukachenko a illustré son mépris pour la vie de ses concitoyens avec sa gestion du Covid-19, un virus qui, selon lui, relève de la psychose et se soigne à coup de sauna, de grand air ou de vodka. Le chef d’Etat n’est plus le « Batka » (père) des Biélorusses.

Mardi, le sexagénaire a tenté de rappeler la nation à son bon souvenir. La Biélorussie, a-t-il, assuré est un îlot de stabilité entouré de prédateurs. « Le retour à la constitution de 1994, [année de sa première élection où le président ne pouvait dépasser deux mandats] serait le retour assuré à l’anarchie », dit-il. « La Russie, la Chine, les Etats-Unis veulent avoir la Biélorussie de leur côté », soutient-il, renforçant une rhétorique complotiste consistant à décrire ses opposants comme les « marionnettes » aux mains de forces extérieures.

Fin juillet, l’arrestation de 33 hommes, suspectés d’être des mercenaires affiliés au groupe de sécurité privé russe Wagner, a permis au président d’accuser Moscou de tenter de « déstabiliser le pays ». Selon lui, une « autre unité » combattante a été envoyée dans le sud du pays. Le président a promis de « la pourchasser dans les forêts pour l’attraper ».

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