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Le slogan, rabâché par Boris Johnson, avait su résumer l’ambition du Royaume-Uni après le Brexit : « Global Britain », la Grande-Bretagne mondiale. Le pays, après être sorti de l’Union européenne (UE) le 1er février, devait s’ouvrir au reste du monde et notamment signer de nombreux accords de libre-échange. « Après des décennies d’hibernation, nous redevenons des promoteurs du libre-échange mondial », vantait le premier ministre britannique en février.
Six mois et une pandémie plus tard, le bilan de cette ambition est maigre. Non seulement les négociations avec l’UE – région qui représente la moitié du commerce britannique – ne sont pas conclues, mais aucun grand accord de libre-échange avec le reste du monde n’a été signé. « Pour le gouvernement, c’est une déception ; pour les experts, ce n’est pas une surprise », note David Henig, spécialiste du commerce international au sein du groupe de réflexion European Centre for International Political Economy.
« Pas de traitement spécial »
Mardi 4 août, le déplacement aux Etats-Unis de Liz Truss, la ministre britannique du commerce international, est venu symboliser cet échec provisoire. Rien de concret n’est sorti de sa rencontre avec son homologue Robert Lighthizer.
Un accord avec les Etats-Unis (15 % du commerce britannique) était pourtant l’un des principaux objectifs des brexiters. Donald Trump lui-même s’était montré prometteur, évoquant un potentiel accord « massif ». Mais les négociations, qui ont débuté en février et dont le troisième « round » est en cours, n’avancent pas. Elles butent en particulier sur les normes alimentaires, les Américains voulant ouvrir ce marché aux poulets lavés au chlore ou aux bœufs aux hormones. Les Britanniques refusent pour l’instant, ayant promis de ne pas jouer au moins-disant sanitaire sur ce dossier. Un autre point d’accrochage concerne le prix des médicaments, le pays de l’Oncle Sam souhaitant libéraliser ce secteur très encadré. Alors que les élections américaines approchent, reléguant au second plan pour M. Trump une potentielle entente avec le Royaume-Uni, Londres semble avoir renoncé à signer un accord cette année.
Pire encore, Mme Truss était à Washington non pas pour conclure un accord, mais pour demander aux Américains de lever les sanctions qui pèsent sur son pays. Dans le cadre de la dispute entre Airbus et Boeing, des droits de douane de 25 % sur le whisky écossais ont été imposés par les Américains en novembre 2019. « Cette affaire a montré que le Royaume-Uni n’a pas pu obtenir de traitement spécial, analyse David Henig. Dans les négociations commerciales, les Etats-Unis ne veulent rien donner gratuitement. » « Donald Trump aurait bien voulu un accord avec le Royaume-Uni, mais il veut en sortir vainqueur », ajoute Sam Lowe, du groupe de réflexion Centre for European Reform. Face au mastodonte américain, le Royaume-Uni se découvre poids plume.
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