Juan Carlos, ancien monarque espagnol soupçonné de corruption, s’exile

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Juan Carlos et son épouse, Sophie de Grèce, à Ceuta, le 5 novembre 2007.

Soupçonné de corruption et sous le coup d’une enquête de la Cour suprême, l’ex-roi d’Espagne Juan Carlos a annoncé sa décision de quitter le pays dans une lettre adressée à son fils, le souverain Felipe VI, rendue publique par la maison royale lundi 3 août. Aucune précision n’a été faite concernant le pays où il s’installera.

« Guidé à présent par la conviction de rendre le meilleur service aux Espagnols, à leurs institutions, et à toi en tant que roi, je t’informe de ma décision réfléchie de m’exiler, en cette période, en dehors de l’Espagne », a écrit l’ancien souverain, estimant devoir prendre cette décision sur fond de « répercussions publiques de certains épisodes de [sa] vie privée passée ». Il s’assure ainsi de ne pas rendre la tâche plus difficile à son fils, ajoute-il. Dans un communiqué de la maison royale, son fils fait savoir qu’il accepte sa décision et l’en remercie.

Il ne s’agit cependant pas d’une tentative d’échapper à la justice de son pays, a fait savoir l’avocat de l’ancien monarque, Javier Sánchez-Junco Mans, précisant que Juan Carlos « a l’intention de se rendre disponible pour coopérer à l’enquête ».

« Train du désert »

Début juin, la Cour suprême espagnole avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur une possible commission versée à Juan Carlos à l’occasion du contrat de construction d’un « train du désert » entre Médine et La Mecque. Un marché attribué par l’Arabie saoudite à un consortium espagnol pour 7 milliards d’euros, en 2011. Le dossier avait été ouvert en septembre 2018 à la suite de la publication dans la presse d’enregistrements où l’ancienne maîtresse de Juan Carlos, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, parlait de cette commission. Par ailleurs, début mars, le quotidien suisse La Tribune de Genève a affirmé que Juan Carlos avait reçu, en 2008, 100 millions de dollars du roi saoudien Abdallah (2005-2015), sur un compte en Suisse d’une fondation panaméenne.

En vertu de l’immunité dont il bénéficie, seule la Cour suprême peut chercher à cerner la responsabilité de l’ancien monarque, mais uniquement pour des faits commis après son abdication. Juan Carlos Ier avait quitté le pouvoir en juin 2014 en faveur de son fils Felipe, alors que la fin de son règne avait été ternie par différents scandales, en particulier des soupçons sur ses relations étroites avec la famille royale saoudienne. L’ancien roi, aujourd’hui âgé de 82 ans, était jusqu’au tournant du siècle un symbole fort de l’unité espagnole, apprécié pour avoir assuré la restauration pacifique de la démocratie après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.

Retrouvez notre enquête : Valise de billets en Suisse, fondation opaque au Panama : Juan Carlos, désarroi d’Espagne

Le Monde avec AFP et AP

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