La mort de John Hume, Prix Nobel de la paix et architecte de la réconciliation en Irlande du Nord

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John Hume à Belfast, en 2013.

John Hume, catholique modéré récompensé du prix Nobel de la paix pour son rôle dans la réconciliation en Irlande du Nord, est mort, lundi 3 août, à 83 ans. « John est décédé au petit matin des suites d’une courte maladie », a annoncé sa famille dans un communiqué.

Elu indépendant au Parlement de la province britannique en 1969, John Hume a fait partie des fondateurs du parti nationaliste de gauche, le Social Democratic and Labour Party (SDLP). Devenu membre du Parlement britannique en 1983, il a contribué à porter le conflit nord-irlandais sur la scène internationale, y impliquant notamment le président américain Bill Clinton.

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M. Hume s’était vu attribuer le Nobel en 1998 avec le dirigeant protestant du Parti unioniste de l’Ulster, David Trimble, en reconnaissance de « leurs efforts pour trouver une solution pacifique » aux « Troubles », qui ont fait 3 500 morts entre 1969 et 1998.

Il avait participé à engager, quelques mois plus tôt, le dialogue avec les nationalistes du Sinn Fein, la branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), et son leader Gerry Adams. Ces échanges avaient permis de construire les bases des accords de paix dits « du Vendredi saint » (Good Friday), conclu à Belfast entre Londres, Dublin, ainsi que les partis protestants et catholiques.

En Irlande, un siècle de conflit

La République d’Irlande a obtenu son indépendance en 1922 après s’être révoltée contre l’occupation britannique. Mais le Royaume-Uni a conservé le contrôle de six comtés, qui forment aujourd’hui l’Irlande du Nord. Depuis, catholiques « républicains » souhaitent la réunification de l’ensemble de l’Irlande, tandis que protestants « unionistes » souhaitent que ces comtés restent dans le Royaume-Uni. En 1969, les républicains d’Irlande du Nord se sont soulevés, ouvrant une période de guerre civile larvée qui a fait 3 500 morts. En 1998, l’accord du Vendredi saint, complété par l’accord de St Andrews en 2006, met fin à la violence, sans que les deux camps renoncent à leurs objectifs politiques et identitaires.

« L’Irlande n’est pas un rêve romantique, ce n’est pas un drapeau, ce sont 4,5 millions de personnes divisées entre deux puissantes traditions », avait-il notamment déclaré dans un documentaire lui étant consacré. « Une solution ne sera pas trouvée sur la base d’une victoire d’un côté ou de l’autre, mais sur un accord et un partenariat entre les deux parties. La division qui traverse l’Irlande n’est pas une ligne tracée sur une carte, mais dans les esprits et les cœurs de son peuple. »

Lire l’article du « Monde » en 1998 : Les deux co-lauréats irlandais du Nobel de la paix ne font pas l’unanimité

John Hume est resté à la tête du SDLP jusqu’en 2001, avant de terminer, en 2004, vingt-cinq années de mandats d’eurodéputé au Parlement européen. Avant de s’engager en politique, il avait un temps envisagé d’intégrer le séminaire et devenir prêtre. Né à Londonderry, ville déchirée par le conflit près de la frontière entre les deux Irlandes, il y a finalement enseigné le français, qu’il parlait couramment. En 1999, Pierre Moscovici, alors ministre délégué aux affaires européennes, lui avait remis les insignes d’officier de la Légion d’honneur.

Le Monde avec AFP et AP

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