c’est ainsi que le nouveau monde survivra »

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Tribune. Depuis le 22 juillet l’Ocean Viking, navire sauvetage de SOS Méditerranée, est retenu par les garde-côtes italiens dans un port sicilien. On peut, par la force de la loi, de l’entêtement ou du calcul politicien, bloquer un bateau, mais ceux-là même qui le font ne semblent guère se tracasser du drame humain sous-jacent, de cette interminable chronique qui évoque quelque 20 000 malheureux engloutis depuis 2014 dans la Méditerranée où ils reposeront à tout jamais.

Il est temps, au-delà des horreurs, de regarder la réalité en face, celle qui dérange le sommeil politique de certains et affleure à peine la bonne conscience des autres : nous sommes entrés dans un monde de mobilité, de flux et d’imaginaires mondialisés, un monde dans lequel aucun décret n’empêchera jamais de se déplacer celle ou celui, jeune ou moins jeune, qui rêve à un peu de bonheur ou simplement de survie.

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Nous, Européens, avons dépensé des milliards d’euros pour nous « protéger » de ces flux, mais nous n’avons jamais réussi à les arrêter, ni par le gré ni par la force. A l’initiative du gouvernement italien, nous avons pactisé avec le gouvernement libyen pour les contraindre à faire demi-tour, à retourner dans un pays présentement soumis aux lois de l’enfer.

Un effort de solidarité de l’Europe

L’Aquarius hier, l’Ocean Viking aujourd’hui, ont veillé à limiter le désastre de ces sinistres traitements où se mêlent l’avidité criminelle des passeurs, l’indifférence souverainiste des Etats nantis, les dénonciations, les humiliations et tracasseries assénées aux ONG, SOS Méditerranée en particulier. Au moment où chacun cherche son petit coin de Méditerranée pour oublier les drames sanitaires que nous subissons en Europe, il est urgent de penser à celles et ceux qui voyaient dans cette mer les premières frontières de l’espoir et qui risquent chaque jour d’y trouver leur dernière demeure.

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Chacun sait aujourd’hui ce qu’urgence veut dire. Il s’agit prioritairement d’arracher sans délai à la mort de nombreux humains en péril, donc de relâcher l’Ocean Viking et lui permettre, quels qu’en soient le prix et la peine, de continuer ce qu’il a fait avec son prédécesseur : sauver plus de trente mille humains, dont 25 % étaient des mineurs.

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Il convient d’accéder enfin à la décence, d’arrêter cette cynique audace qui consiste à criminaliser ceux qui épargnent des vies, de mettre fin à ce sinistre procès de non-conformité aux normes, alors que, pendant ce temps, on meurt dans l’anonymat. A juste titre, le gouvernement italien demande un effort de solidarité à l’Europe entière pour l’aider à sortir du drame sanitaire que le pays, comme bien d’autres en Méditerranée, a eu à subir.

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