le ministre britannique, la mannequin et l’espion russe

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Des petites pépées au bord de la piscine, un agent du GRU – le service de renseignement militaire soviétique – qui joue les jolis cœurs et un ministre dans de beaux draps. L’affaire Profumo commence comme un film d’espionnage en noir et blanc mais se conclut comme un conte moral, avec acte de contrition et rédemption finale. En juillet 1961, lors d’une fête donnée au manoir de lord Astor, à Cliveden, près de Londres, Christine Keeler, apprenti-mannequin de 19 ans – en attendant mieux, elle œuvre dans une boîte de strip-tease – tente de se sécher avec une serviette trop petite après s’être baignée nue dans la piscine.

La scène n’a pas échappé à John Profumo, 46 ans, secrétaire d’Etat à la guerre dans le gouvernement conservateur d’Harold Macmillan. L’intérêt est réciproque. Problème : la jolie brune à l’abondante chevelure est aussi la maîtresse d’Evgueni Ivanov, attaché naval de l’ambassade d’URSS et espion du GRU. Au milieu de ce petit monde, Stephen Ward, ostéopathe des stars et, accessoirement, organisateur de soirées torrides pour honorables gentlemen de la haute société, joue un jeu trouble.

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Lorsqu’un voyou, ex-amant de Christine Keeler, tire deux coups de feu dans la porte du domicile de Ward, le MI5 entre dans la danse. Les services secrets britanniques, qui s’intéressent à la demoiselle et connaissent les états de service de l’honorable diplomate, remontent sans peine jusqu’au ministre. En pleine crise des missiles de Cuba, l’affaire est embarrassante, mais elle est étouffée. La jeune femme – dont la conversation, selon Profumo, se résume au maquillage, aux vêtements, à la mode et aux disques – n’a rien communiqué de compromettant.

Vie privée : la fin d’un tabou

Tout part en vrille lorsque Mrs Keeler accorde d’explosifs entretiens (rémunérés) à la presse. Ivanov est rapatrié fissa à Moscou et, en mars 1963, John Profumo doit s’expliquer publiquement devant les Communes. Jamais, quoi que ce soit « d’inconvenant » ne s’est passé entre eux, assure-t-il. Trois mois plus tard, la figure montante du Parti conservateur décide de tout avouer à sa femme lors d’un voyage à Venise.

Du jour au lendemain, il plaque la politique et ses ors pour se consacrer bénévolement à une association caritative. Cette spectaculaire et définitive reconversion lui vaudra en 1975 d’être élevé au statut de commandeur de l’ordre de l’Empire britannique. Margaret Thatcher, vingt ans plus tard, parachève sa réhabilitation en le désignant comme « l’un de nos héros nationaux ».

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