à peine décrété, le cessez-le-feu violé

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Une maison endommagée du village de Vesele, dans le territoire séparatiste de Donetsk en Ukraine, lors d’affrontements entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes épaulées par Moscou, le 27 juillet 2020.

Il n’a fallu qu’une vingtaine de minutes pour que le fragile cessez-le-feu soit violé. L’attaque, vue du côté ukrainien comme une provocation, qualifiée par la partie adverse de mensonge, a été détaillée dans la matinée du lundi 27 juillet par le commandant Volodymyr Kravchenko. « Malheureusement, aujourd’hui à 00 h 20 et 00 h 45, l’ennemi a tiré sur une unité de la 36e brigade avec des armes légères et des mitrailleuses. Aucun blessé n’a été recensé parmi les troupes ukrainiennes. Nos unités n’ont pas répondu à l’attaque », a expliqué le militaire ukrainien, cité par le site d’information Ukrinform. A 9 heures, trois nouvelles agressions ont été recensées contre la 79e brigade ukrainienne avec des grenades antichars.

L’offensive est intervenue après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu qui se voulait total dans le Donbass. La région, située dans l’est de l’Ukraine, est depuis 2014 à l’origine d’affrontements entre l’armée locale et les forces séparatistes épaulées par Moscou. Un premier cessez-le-feu, signé en 2015 dans le cadre des accords de Minsk, a permis de réduire significativement l’intensité des combats, mais jamais de faire taire totalement les armes. En cinq ans, le conflit a fait plus de 13 000 morts.

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Le nouveau cessez-le-feu, signé le 22 juillet par l’Ukraine et la Russie – qui nie pourtant intervenir militairement dans la région –, devait entrer en vigueur à minuit le 27 juillet. A en croire le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, les escarmouches de la nuit ne sont pas à même de remettre en cause cet accord. « Les raisons de cette fusillade sont évidentes », estime-t-il, citant « l’autonomie relative de certains groupes armés illégaux » cédant à l’émotion ou désireux de provoquer les forces adverses.

Elu en 2019 sur la promesse de paix, Volodymyr Zelensky poursuit ainsi, coûte que coûte, son offensive diplomatique. Rompant avec son prédécesseur, Petro Porochenko, qui avait cessé tout dialogue avec Moscou, le jeune président de 42 ans multiplie les échanges avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Dimanche 26, il a encore conversé par téléphone avec le locataire du Kremlin pour évoquer ce cessez-le-feu qui, s’il se confirmait, devait ouvrir « la voie à la mise en œuvre d’autres clauses » de l’accord de paix de Minsk.

Politique de petits pas

Personne n’imagine aujourd’hui qu’une paix soit possible à court ou même à moyen terme. « Les positions et les objectifs de la Russie comme de l’Ukraine sont bien trop éloignés », observe Ulrich Bounat, analyste politique spécialiste de la guerre dans le Donbass. L’Ukraine entend récupérer sa souveraineté et l’intégrité de son territoire, quand la Russie compte maintenir une influence politique et exercer son emprise dans la région. Ces divergences ont été pointées lors du sommet dit « en format Normandie » – France, Allemagne, Ukraine et Russie – en décembre 2019 à Paris. M. Zelensky, novice en politique, qui avait promis à ses concitoyens de ne pas capituler face à Moscou, avait alors tenté d’inverser le séquençage prévu par les accords de Minsk. L’Ukraine devait récupérer le contrôle de sa frontière méridionale avec la Russie avant la tenue d’élections locales dans les territoires séparatistes de Donetsk et Louhansk, et non après. Tant que la frontière n’est pas sécurisée, le Donbass reste, de fait, une porte d’entrée pour les hommes et les armes venus de Moscou.

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