deux manifestants, qui protestaient contre l’absence de services publics, tués à Bagdad

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Des Irakiens assistent aux funérailles d’un manifestant, tué dimanche 26 juillet lors d’un rassemblement antigouvernemental sur la place Tahrir, à Bagdad, en Irak, le 27 juillet 2020.

Des grenades lacrymogènes tirées par les policiers lors de manifestations contre l’absence de services publics ont provoqué la mort de deux protestataires, lundi 27 juillet à Bagdad. Ce sont les premiers morts de la contestation sous le nouveau gouvernement en Irak.

Déclenché en octobre 2019 pour dénoncer la corruption et réclamer des emplois, des services fonctionnels et la chute du gouvernement, ce mouvement de contestation inédit avait été éclipsé au début de l’année par la flambée de tensions entre les Etats-Unis et l’Iran qui a failli dégénérer en conflit ouvert en Irak.

Arrivé au pouvoir au début de mai, le premier ministre irakien, Mustafa Al-Kadhimi, a promis d’entamer un dialogue pour répondre aux revendications de la révolte. Celle-ci, partie de l’emblématique place Tahrir de Bagdad, où sont morts les deux manifestants, avait gagné l’ensemble du Sud et avait été marquée par des violences ayant fait plus de 550 morts, en majorité des manifestants, et 30 000 blessés. Des dizaines de militants avaient été en outre tués ou enlevés.

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Les défenseurs des droits humains avaient alors accusé les forces de l’ordre d’utiliser des grenades lacrymogènes de type militaire dix fois plus lourdes qu’ailleurs dans le monde pour viser des manifestants au visage.

Lundi, les deux manifestants qui ont succombé ont été touchés par des tirs de ces grenades « à la tête et au cou », ont expliqué des médecins. Leurs dépouilles ont été portées en cortège funéraire sur la place Tahrir par des dizaines de personnes qui ont réclamé « justice » pour les victimes et lancé des appels à manifester en fin de journée.

Manque cruel d’électricité

Les heurts nocturnes, place Tahrir, ont conclu une journée marquée dimanche par des manifestations dans plusieurs autres villes du Sud, pour dénoncer le cruel manque d’électricité. Ce service public n’assure que quelques heures d’alimentation par jour alors que les températures ont dépassé cette semaine 50 degrés Celsius en Irak.

Samedi et dimanche, des centaines de manifestants ont pris d’assaut la branche locale de la compagnie publique d’électricité à Nassiriya, dans le sud du pays, et d’autres ont protesté devant le gouvernorat de Babylone, au sud de Bagdad.

Chaque année, l’été est la saison traditionnelle des manifestations, surtout nées des coupures d’électricité. Et jusqu’ici aucun ministre de l’électricité n’est parvenu à aller jusqu’au bout de son mandat, tous ayant été à un moment ou à un autre limogés pour satisfaire la rue.

M. Kazimi et son gouvernement se sont engagés dès leurs premières déclarations à faire la lumière sur les morts et les violences depuis le début de la contestation. Mais sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes les accusent de reproduire la répression de leurs prédécesseurs. Un dessin montre, par exemple, l’ancien premier ministre, Adel Abdel Mahdi, les mains ensanglantées, donnant des grenades lacrymogènes à M. Kadhimi. M. Mahdi avait été poussé à la démission par la rue.

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« Provocations »

Commentant les heurts nocturnes, le porte-parole militaire du chef du gouvernement a parlé d’« incidents désolants » pour lesquels « une enquête est en cours ». Il n’a pas mentionné les victimes. « Face aux provocations, les forces de sécurité tentent de ne pas recourir à des moyens violents, à moins d’y être forcées », a-t-il ajouté dans un communiqué, accusant « des parties qui ne veulent pas la stabilité de l’Irak d’avoir provoqué les forces de sécurité, les poussant à l’affrontement ».

La mission de l’Organisation des Nations unies en Irak a salué « la volonté du gouvernement d’enquêter ». Mais « les Irakiens vivent une période difficile avec de nombreux défis, leur droit à manifester pacifiquement doit être protégé de façon inconditionnelle », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Même si le mouvement a perdu de son ardeur, quelques dizaines de protestataires continuent d’occuper les tentes qui couvrent la place Tahrir. Lundi, plusieurs de ces tentes étaient carbonisées à cause des heurts.

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Le Monde

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