Des institutions culturelles palestiniennes sous pression à Jérusalem-Est

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Le Conservatoire national de musique Edward-Saïd, à Jérusalem-Est. Son dirigeant, Souhail Khoury, a été arrêté plusieurs heures mercredi 22 juillet.

Des fouilles méthodiques et des arrestations dans les locaux d’institutions culturelles palestiniennes continuent de susciter l’émoi dans le monde artistique et intellectuel palestinien à Jérusalem. Mercredi 22 juillet, les forces de sécurité et les services de renseignement israéliens ont fait irruption dans les locaux de deux piliers de la vie culturelle arabe dans la Ville sainte : le centre Yabous et son voisin, le Conservatoire national de musique Edward-Saïd. Leurs dirigeants, Rania Elias et son époux Souhail Khoury, ont été arrêtés avec Daoud Al-Ghoul, directeur de Shafaq, un réseau qui fédère plusieurs institutions culturelles de la ville. Si les deux premiers ont été relaxés le soir même, après douze heures d’interrogatoire, la détention de Daoud Al-Ghoul a été prolongée une nouvelle fois dimanche.

La police israélienne, l’autorité des impôts et le ministère de la justice évoquent une enquête pour « évasion fiscale et fraude ». Les mandats de perquisition indiquent aussi des soupçons de « financement du terrorisme ». Mohammed Maragha, directeur administratif du Conservatoire Edward-Saïd, dénonce pourtant des perquisitions et des arrestations politiques, niant tout lien avec une organisation considérée comme terroriste par Israël : « Quand il y a un problème avec les impôts, on envoie une convocation au centre des finances publiques. On n’arrête pas les gens, on ne perquisitionne pas en emportant tous les ordinateurs, c’est un peu violent comme méthode ! » Le centre Yabous avait déjà été fermé temporairement à plusieurs reprises par le passé mais c’est la première fois que les Israéliens interviennent au conservatoire, explique Mohammed Maragha.

« Ces arrestations servent à montrer qui est le maître à Jérusalem-Est »

Dans son petit bureau à quelques pas du centre Yabous, Nasser Odeh, l’avocat de Daoud Al-Ghoul confirme : « Ces arrestations servent à montrer qui est le maître à Jérusalem-Est », autrement dit à réaffirmer la souveraineté d’Israël sur toute la ville. La communauté internationale n’a pourtant jamais reconnu l’annexion de Jérusalem-Est, la partie palestinienne occupée depuis 1967. Nasser Odeh remarque que la détention de son client a été prolongée pour « appartenance et soutien à une organisation illégale. Or, les interrogatoires ne portent que sur son travail avec le centre Yabous, les programmes et activités artistiques, en grande partie financés par des aides européennes ». Le consul britannique à Jérusalem s’est d’ailleurs dit « préoccupé » par les arrestations. Plusieurs représentants européens, dont le consul général de France, devraient rendre visite aux deux institutions cette semaine pour afficher leur soutien.

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