Jimmy Lai, le seul milliardaire de Hongkong qui tient tête à Pékin

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Jimmy Lai, le 11 juillet, à Hongkong.

Si les autorités chinoises tiennent une liste bien à jour des personnalités les plus pénibles et les plus tenaces de la rébellion hongkongaise, le milliardaire militant Jimmy Lai y figure assurément en bonne place. Et ce, de longue date.

Depuis le début des années 1990, par le biais de son groupe de presse populaire, d’inspiration tabloïde, Next Media, devenu Next Digital en 2019, et de son titre phare, l’Apple Daily, lancé en 1995, Jimmy Lai n’a eu de cesse de s’en prendre au Parti communiste chinois (PCC), exposant ses abus, ses injustices, son cynisme et ses complots… Le Global Times, le journal de propagande de Pékin lui renvoie abondamment les politesses, le qualifiant de « traître sécessionniste », « à la solde de la CIA », l’accusant de « financer les émeutes » et d’« utiliser la jeunesse de Hongkong comme chair à canon ».

Lire aussi « La fin de Hongkong tel que le monde la connaissait » : le point sur la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin

L’homme d’affaires de 71 ans, qui nous reçoit chez lui au petit matin d’un jour de semaine, est actuellement en liberté sous caution. Le juge lui a refusé à deux reprises le droit de quitter Hongkong pour des voyages d’affaires et des visites de famille. Le 19 août, il devra répondre de deux chefs d’accusation, « intimidation » et « participation à un rassemblement illégal ». Mais c’est surtout la nouvelle loi sur la sécurité nationale, promulguée à Hongkong le 30 juin, qui semble le viser directement. Pourtant, malgré la menace qui pèse sur lui et ses proches, il persiste et signe.

« Cette loi sonne le glas pour Hongkong. Elle s’attaque en même temps à l’Etat de droit qui prévalait à Hongkong et à nos libertés. C’est pire que ce que les plus pessimistes avaient imaginé », affirme-t-il en guise d’entrée en matière, entre deux verres d’un jus vert persil fait maison, son régime des lendemains de dîner en ville. Le petit-déjeuner est servi sur une nappe blanche, dans le grand jardin d’hiver attenant au salon où règne un chaleureux désordre.

« Pékin ne plaisante plus »

Cet homme aujourd’hui richissime et influent est arrivé jeune enfant sans-le-sou du sud de la Chine au milieu des années 1950. Il n’est pas du genre à échanger des banalités. Pendant dix ans, jusqu’en 2019, il n’a quasiment pas donné d’interviews.

Mais voilà un an qu’il est passé à l’offensive. On dirait presque un baroud d’honneur. Car l’heure est grave. « Cette fois, Pékin ne plaisante plus », dit-il. En juillet 2019, il est allé personnellement à Washington demander l’appui des Etats-Unis au secrétaire d’Etat Mike Pompeo, ainsi qu’au vice-président Mike Pence, un acte qui pourrait relever de la « collusion avec un pouvoir étranger » sous la nouvelle loi, qui n’est toutefois pas rétroactive.

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